Le Journal de Montreal

Des infirmière­s surmenées qui désertent aussi

- RÉMY BOURDILLON

TAIPEI, Taïwan | Les infirmière­s sont aussi surmenées, à tel point que Taïwan commence à être touché par la désertion des infirmière­s.

« Au Québec, il y a plusieurs paliers : infirmière­s, infirmière­s auxiliaire­s et préposés aux bénéficiai­res », rappelle Pierre-Paul Therrien qui a longtemps travaillé dans un Centre d’hébergemen­t et de soins de longue durée (CHSLD) avant de devenir directeur d’une école bilingue dans la petite ville de Puli, il y a19ans.

« À Taïwan, la même infirmière va couvrir ces trois postes, avec un salaire plus proche du préposé aux bénéficiai­res. »

En effet, leur paie tourne autour de 2000 $ par mois, ce qui correspond au salaire moyen sur l’île. Plusieurs préfèrent donc trouver un autre emploi, ou partir toucher un meilleur salaire en Australie ou aux États-Unis.

LITS FERMÉS

Dans la culture locale, les enfants avaient l’habitude de rester à l’hôpital pour prendre soin de leurs parents hospitalis­és, notamment de leur hygiène.

« De nos jours, les Taïwanais ont peu d’enfants, et quand ils en ont, ceux-ci sont trop pris par leur boulot pour aller s’occuper de leur mère, note le docteur Liang-Fu Chen. Alors les infirmière­s doivent compenser. »

Face à la pénurie d’infirmière­s qui débute, les hôpitaux ont dû commencer à fermer des lits.

Les faibles temps d’attente qui font la fierté du système de santé taïwanais commencent donc à s’allonger pour ceux qui doivent être admis à l’hôpital.

« Il est peut-être temps pour nous d’augmenter la part de notre richesse nationale que nous mettons dans notre système de santé », conclut le directeur de la NHI Chung-Liang Shih.

 ?? PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, RÉMY BOURDILLON ?? Pierre-Paul Therrien vit dans la petite ville de Puli.
PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, RÉMY BOURDILLON Pierre-Paul Therrien vit dans la petite ville de Puli.

Newspapers in French

Newspapers from Canada