Le Journal de Montreal

Le poisson du 6

- Michel Beaudry michel.beaudry@quebecorme­dia.com

C’était un jeudi ce 6 avril 1972. L’époque des grandes nouvelles et le monde trouvait que Guy Lafleur mettait du temps à se mettre en marche avec son gros casque protecteur.

Mais ce jour-là, les partisans des Expos allaient être assommés deux fois en quelques heures alors que le reste des Québécois, eux, allaient se faire imposer, sans trop le réaliser, une des factures les plus salées, poivrées et vinaigrées de leur histoire.

Le héros, l’athlète le plus adulé du parc Jarry, était échangé. Le grand Orange, Rusty Staub, était alors au camp d’entraîneme­nt en Floride, mais ne reviendra pas à Montréal dans l’uniforme des Amours. Il passait aux Mets de New York contre trois joueurs prometteur­s : Tim Foli, Mike Jorgensen et Ken Singleton. Les gens n’avaient pas encore fini d’avaler leur soupe en cette belle journée ensoleillé­e que le maire Jean Drapeau, à Montréal lui, sortait le paquet.

SUR LA CARTE

Fier et comblé comme à ses meilleures et belles années, devant plus de 2000 invités, monsieur Drapeau dévoilait au monde entier la maquette de ce qui allait devenir le Stade olympique et sa plus haute tour penchée de la planète.

Le maire présentait le parc olympique et son stade spectacula­ire qui, à lui seul, devait coûter la bagatelle de 71 millions de dollars pensait et disait-on. Tout ça allait être prêt en moins de quatre ans pour les Jeux de 1976. Ce fut la joke la plus dramatique qu’aucun humoriste n’a réussi à faire dans ce beau pays, et 52 ans plus tard, on paie encore. Le plus grand dépassemen­t de coût jamais réalisé dans le monde. Quand les prochains travaux annoncés en février dernier auront été complétés et qu’on aura réparé les dégâts de l’incendie survenu le mois dernier, le Stade olympique de Montréal aura coûté cinq milliards. Ce Stade Taillibert qui a fait sacrer ingénieurs et architecte­s du Québec, qui s’est effrité, qui a été critiqué, vilipendé et condamné. Cette structure au toit interminab­le, à la sonorité tympanisée et, un certain temps, dans une gérance corrompue. Mettez-en ! Oui, le poisson d’avril au Québec devrait être le 6.

Jean Drapeau, cette fois, a vraiment mis Montréal sur la carte… la carte de crédit.

DANS LE TAS

√ « Pas de cabane à sucre pour moi, cette année. Je me tiens loin des arbres. » (Guillaume Lemay-Thivierge)

√ Cette semaine, on a marché dans la neige, avec le soleil, dans la chaleur, sous les pluies, au grand froid, dans le vent. Facile de conjuguer à tous les temps au Québec.

√ Incroyable magicien. Il a sorti un chapeau de son lapin.

√ Maudite récession ! Au McDo, on est à veille de passer au Small Mac.

√ On ne lâche pas les travaux. Montréal est rendue à 2 heures de Montréal.

√ La Cage rêve d’une série Wings-Buffalo.

√ Elle se vide le coeur et perd 7 kilos.

√ J’ai pensé à vendre mon char pour faire le plein.

√ Percées de soleil avec quelques nuages et un peu de neige qui tournera ensuite en pluie. Avec ça, tu peux pas te tromper.

√ Pompier, le seul métier où le boss reste au bas de l’échelle.

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