Le Journal de Montreal

J’ai épargné 72 % et aidé la planète

Notre journalist­e a testé l’applicatio­n antigaspil­lage Too good to go en pleine tempête

- MATHIEU BOULAY

Je me suis toujours tenu loin des applicatio­ns des épiceries ou de celles qui prônent l’antigaspil­lage. J’ai tout de même tenté l’expérience du sac « surprise » de Too Good To Go avec Metro en pleine tempête. Malgré des économies de près de 72 % et un coup de pouce à la planète, il m’en faudra plus pour devenir un habitué de ce type de magasinage.

Après avoir téléchargé l’applicatio­n, j’ai réservé mon sac surprise à 7,99 $ à un Metro de Saint-Eustache. La valeur des articles doit être de 24 $. En quelques clics et un paiement rapide, c’est complété. Rien de bien sorcier. Toutefois, j’ai une mauvaise « surprise » quand je consulte ma facture par courriel. À l’exception de cinq petits mots, tout est en anglais.

J’ai fouillé sur l’applicatio­n et dans mes réglages pour trouver une explicatio­n. Je n’ai rien trouvé. Après avoir signalé la situation à Too Good To Go, un porte-parole m’a répondu que les factures « sont générées dans la langue de chaque commerçant » et la configurat­ion du Metro où j’ai récupéré ma commande est en anglais. Le problème a été corrigé rapidement dans les paramètres de la compagnie.

ATTENTE INTERMINAB­LE

On m’indique alors en français que je peux cueillir mes précieux à compter de midi. J’arrive donc vers 12 h 30 à l’épicerie et je me présente au service à la clientèle comme c’est indiqué.

Tout d’abord, le caissier pense que je viens chercher ma commande avec FoodHero, l’autre applicatio­n qui est en partenaria­t avec Metro. Je lui pointe mon cellulaire avec le numéro de confirmati­on de ma commande Too Good To Go.

Il demande à son collègue qui vient à ma rencontre. Il sait très bien de quoi je parle et va demander à son gérant pour savoir où est le produit de ma quête. « Ça ne devrait pas être long ! Les sacs sont dans l’entrepôt ! » me dit-il.

Je décide de faire le pied de grue avec des cruches d’eau comme compagnons d’attente. Voyant que mon visage de client insatisfai­t était visible, il retourne voir son gérant pour savoir ce qui se passe.

Au bout de 25 longues minutes, un commis arrive avec un chariot et quatre sacs. On me remet mes fruits et mes légumes dans un sac de papier brun. On est loin d’une cueillette rapide comme je le croyais au départ. Il ne fallait pas être pressé.

UNE APPARENCE TROMPEUSE

De retour à la maison, je déballe mon sac avec une certaine fébrilité même si je n’aime pas trop les surprises. Est-ce que je vais avoir des fruits et des légumes pas mangeables ou qui ne seront pas assez bons pour être cuisinés ?

À première vue, tout semble bon. Il y a seulement les clémentine­s qui sont visiblemen­t en fin de vie. Leur couleur n’est pas invitante à une dégustatio­n. Ne reculant devant rien, je décide d’en manger une. Le goût est identique à celui d’une clémentine dans ses beaux jours. Par contre, je suis conscient que je n’aurai pas un gros délai pour manger les autres aliments.

En calculant les prix réguliers et promotionn­els, je calcule que mon panier avait une valeur de plus de 28 $ au lieu de 24 $. Toujours plaisant de savoir que le marchand a été plus généreux que prévu.

Cette expérience m’a permis de déboulonne­r certaines de mes perception­s par rapport à ce type d’applicatio­n. Mes attentes n’étaient pas élevées, donc je n’ai pas été déçu. Je vais avoir besoin d’autres essais, plus concluants, avant de devenir un adepte de ces applicatio­ns.

 ?? PHOTO MATHIEU BOULAY ?? Notre journalist­e Mathieu Boulay avec sa récolte de fruits et légumes achetée grâce à une applicatio­n antigaspil­lage.
PHOTO MATHIEU BOULAY Notre journalist­e Mathieu Boulay avec sa récolte de fruits et légumes achetée grâce à une applicatio­n antigaspil­lage.

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