Le Journal de Montreal

Placer son argent en Bourse ou en immobilier ?

Dans cette chronique publiée toutes les deux semaines, nous vous donnons des idées concrètes pour placer votre argent.

- Et vous ? Croyez-vous plus à la Bourse ou à l’immobilier ? : sylvain.larocque@ quebecorme­dia.com

Philippe Le Blanc, de la firme de placements Cote 100, a relancé le débat sur son blogue, en février : « Pour moi, le marché boursier est plus attrayant que l’immobilier », a-t-il exprimé.

« Il y a beaucoup de gens qui me disent que j’aurais dû acheter un condo en Floride et je ne l’ai jamais fait », confie M. Le Blanc.

Pourquoi donc ?

« C’est peut-être parce que foncièreme­nt, je suis un peu paresseux, mais je trouve que c’est pas mal plus simple d’investir en Bourse qu’en immobilier », soutient-il.

« Je ne dis pas que c’est ce qu’il faut faire, mais en Bourse, on peut tout simplement rester assis sur ses mains pendant des années et les dividendes rentrent, il n’y a rien à faire. C’est pas tout à fait la même chose en immobilier », expose-t-il.

RENDEMENTS DE 10 % PAR ANNÉE ?

Philippe Le Blanc note que «les rendements historique­s des marchés boursiers sont de près de 10 % par année» (le rendement réel de plusieurs investisse­urs est toutefois bien inférieur).

Comme bien des gens, M. Le Blanc n’a aucun appétit pour l’entretien d’un immeuble ou les négociatio­ns avec des locataires.

En plus, si vous avez besoin d’argent rapidement, «c’est pas mal plus compliqué de vendre une propriété que des actions», souligne-t-il.

Bien sûr, cet avantage peut devenir un inconvénie­nt si vous n’avez pas la discipline requise pour garder le cap sur le long terme lorsque les bourses plongent.

Ce n’est toutefois pas suffisant pour convaincre Philippe Le Blanc. Même l’investisse­ment immobilier par l’entremise de fonds de placement ne l’attire pas.

On ne peut pas le blâmer : sur 10 ans, le FNB iShares spécialisé dans l’immobilier canadien (XRE) affiche un rendement annualisé de 4,6 %, contre 8,2 % pour le FNB qui suit l’indice S&P/TSX 60 (XIU).

M. Le Blanc reconnaît toutefois les vertus de l’immobilier.

« Je connais beaucoup de gens qui ont fait fortune dans l’immobilier et pour qui ç’a été la meilleure décision », relève-t-il.

Parlez-en à Jacques Lépine, 75 ans, qui a acheté son premier immeuble de cinq logements en 1983 à Québec pour... 55 000 $. À son apogée, son portefeuil­le comptait plus de 1000 appartemen­ts. Depuis 2021, il a tout vendu pour se concentrer sur le prêt privé.

Contrairem­ent à Philippe Le Blanc, M. Lépine croit que les rendements sont beaucoup plus intéressan­ts dans l’immobilier qu’en Bourse.

« Dans mes formations, je dis que si le rendement visé [pour un investisse­ment immobilier] est de moins de 15 %, il ne faut pas toucher à ça », raconte le fondateur du Club d’investisse­urs immobilier­s du Québec.

En immobilier, les rendements sont bonifiés par l’effet de levier. En d’autres mots, on fait fructifier à la fois son capital de départ et les sommes que l’on emprunte pour acheter une propriété.

IMMOBILIER : IL FAUT Y METTRE LE TEMPS

Mais pour avoir du succès en immobilier, il faut consacrer beaucoup de temps et d’efforts, surtout au début.

« L’immobilier, c’est une entreprise active, ce n’est pas juste un placement passif », aime à répéter M. Lépine. Il faut s’occuper des locataires, des entreprene­urs, des fournisseu­rs, de la paperasse...

Le spécialist­e constate qu’avec la pénurie actuelle de logements, le marché est particuliè­rement porteur. Il admet néanmoins qu’il est plus difficile qu’auparavant de s’enrichir avec l’immobilier.

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Des pancartes de condo à vendre à Montréal.

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