Un film d’action violent et intelligent
Dev Patel se surpasse avec L’homme singe
Surnommé le « John Wick de Mumbai », cet excellent L’homme singe de et avec Dev Patel, produit par Jordan Peele (qui voulait lui assurer une diffusion dans les cinémas, au-delà du contrat avec Netflix), est bien plus que cela.
De Le Raid: Rédemption ,Dev Patel, qui signe le scénario, la réalisation et la production, en plus d’incarner le personnage principal, a pris le côté « gritty », c’està-dire sombre et ultraviolent. De
John Wick, il a conservé la trame narrative du justicier solitaire pétri de principes nobles. Des films de Bruce Lee, il a gardé les combats époustouflants et, des oeuvres de Park Chan-wook, il a choisi d’en extraire la thématique de la vengeance.
Mais l’acteur britannique, propulsé sur le devant de la scène par Le pouilleux millionnaire de Danny Boyle et nommé aux Oscars pour sa prestation dans
Lion, a insufflé dans son premier long métrage comme coscénariste et réalisateur une dose importante de politique et de psychologie, qui rend L’homme singe particulièrement satisfaisant et impressionnant.
Le travail de ce Kid (Dev Patel) jamais nommé ? Servir de « punching bag » aux combattants d’un « fight club » clandestin, animé par Tiger (Sharlto
Copley). Kid, qui choisit de se battre à visage couvert par un masque de singe en raison de sa fascination pour Hanuman, le dieu singe du panthéon hindou, est hanté par ses souvenirs d’enfance, émaillés (parfois un peu trop) tout au long des 121 minutes de L’homme singe.
COMBATS ET TRAME SONORE
La galerie de personnages, dont on pourra déplorer qu’elle ne soit pas plus utilisée, permet à Dev Patel de jeter un éclairage féroce sur l’hypocrisie de la politique nationaliste du premier ministre indien Narendra Modi, sur la corruption endémique de la société, sur l’exploitation des femmes, sur la spoliation des paysans, le coscénariste et cinéaste prenant fait et cause pour tous les oubliés du système, ce qui donne à son Kid une épaisseur convaincante.
Les scènes de combats sont des modèles du genre, les coups claquent, la violence est parfois extrêmement explicite, et Dev Patel parvient à s’imposer comme un acteur crédible.
En terminant, L’homme singe se distingue également par la qualité de sa trame sonore, qui inclut des pièces aussi diversifiées que Ooh La La de Bappi Lahiri et Shreya Ghoshal, le remix de Gorgon City de Somebody To Love, 151 Rum de JID ou l’utilisation fort intelligente de Redlight de Swedish House Mafia et Sting.