Le Journal de Montreal

À WRESTLEMAN­IA POUR UNE HUITIÈME FOIS

Kevin Owens et Sami Zayn sont « deux des meilleurs lutteurs québécois de tous les temps »

- STÉPHANE CADORETTE

Lorsqu’ils monteront sur l’arène samedi et dimanche à Philadelph­ie pour Wrestleman­ia 40, Kevin Owens et Sami Zayn deviendron­t les Québécois qui compteront le plus de présences dans l’histoire du plus gros événement mondial de lutte. Voilà un exploit qui continue de les élever dans la hiérarchie d’une longue tradition de lutteurs au Québec.

C’est l’analyste de l’émission WWE Raw à TVA Sports et historien de la lutte, Pat Laprade, qui soulignait le fait d’armes cette semaine. Ce dernier a aussi fait remarquer que Zayn (12 ans) et Owens (11 ans) sont les lutteurs québécois revendiqua­nt le plus d’ancienneté à la WWE.

Personne parmi les plus grands de chez nous ne peut se targuer d’avoir lutté huit fois à Wrestleman­ia, l’événement annuel phare de la toute-puissante WWE.

Samedi soir, le Lavallois Sami Zayn se retrouvera face à Gunther avec le titre interconti­nental à l’enjeu.

Le lendemain, Kevin Owens, de Marieville, sera impliqué dans un combat à trois contre Randy Orton et Logan Paul, pour le titre de champion des États-Unis.

« Quand je regarde leur longévité et leurs succès, j’en conclus une chose et c’est qu’il faut commencer à parler de Kevin Owens et Sami Zayn comme deux des meilleurs lutteurs québécois de tous les temps. Je dis souvent qu’Yvon Robert est le meilleur. Tu peux nommer aussi les Dino Bravo, Rick Martel, Mad Dog Vachon, Johnny Rougeau et Jacques Rougeau. Kevin et Sami font partie de la discussion pour être premier et deuxième », estime Laprade.

UN ÉVÉNEMENT MAJEUR

Présenté depuis 1985, Wrestleman­ia est devenu rapidement le gala le plus couru et prestigieu­x dans le monde de la lutte.

Le fait que deux Québécois en soient rendus à une huitième présence relève de l’impensable, selon Pat Laprade. Et ce, que l’on voit l’exploit de l’angle sportif ou du côté spectacle.

« En termes de sports, c’est comme si un Québécois avait joué huit Super Bowl. En termes de spectacle, c’est l’équivalent d’un Québécois qui aurait eu huit nomination­s aux Oscars.

« Wrestleman­ia, c’est comme une grosse production hollywoodi­enne, le blockbuste­r de l’année. L’an passé, nos deux Québécois jouaient les premiers rôles dans ce film dans le combat principal. Cette année, les deux jouent d’importants deuxièmes rôles parce qu’ils se battent contre des champions secondaire­s. Ce n’est quand même pas rien. Ils ont fait huit Wrestleman­ia comme ça dans leur carrière et c’est très impression­nant », lance l’érudit de la lutte.

DE LUTTEURS OBSCURS À VEDETTES

Le plus beau dans l’histoire, c’est que Zayn comme Owens ne semblaient pas promis à un tel destin. Ils ont fait leur chemin de la scène indépendan­te dans de petites salles jusqu’aux plus grands arénas du monde entier.

« C’est quelque chose que je n’aurais jamais cru voir un jour. Sami, j’ai vu son deuxième combat en carrière, dans un soussol d’église et il luttait dans des souliers de bowling. Kevin, je l’ai connu en 2004 et il venait de sortir de l’école de lutte de Jacques Rougeau. On pouvait voir du potentiel, mais c’était impossible de se douter de ce qui les attendait », tranche Laprade, qui a été aux premières loges de leurs succès.

L’autre élément qui fascine dans le cas des deux Québécois, c’est qu’à première vue, ni l’un ni l’autre n’avait le physique de l’emploi pour percer sur la scène internatio­nale.

Zayn et Owens n’ont rien des monstres sculptés qui ont l’air de sortir tout droit de Photoshop.

« À l’époque où les deux étaient sur le circuit indépendan­t, la WWE signait très peu de lutteurs provenant de là et surtout pas des gars avec les gabarits que ces deux gars-là ont. On ne parle pas de Randy Orton, le gars de 6 pi 5 po, découpé au couteau. Leur talent a primé sur le reste. Il y en a beaucoup qui ont perdu leur job dans la WWE depuis 10 ans. Eux, ils n’ont jamais été inquiétés. Ils sont deux vedettes de la compagnie », explique Laprade.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES AFP ?? Kevin Owens et Sami Zayn après avoir défait les Usos l’an dernier lors de la finale de WrestleMan­ia au SoFi Stadium.
PHOTO D’ARCHIVES AFP Kevin Owens et Sami Zayn après avoir défait les Usos l’an dernier lors de la finale de WrestleMan­ia au SoFi Stadium.

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