Une passion qui traverse les années
Né au milieu des années 1920, à SaintJacques-des-Piles, en Mauricie, « monsieur Jean-Louis » aura donc traversé le temps, tout en s’adaptant.
S’il dit maintenant adorer Clavel, en raison de sa personnalité et du spectacle qu’elle offre dans le ring, l’homme mentionne avoir découvert la boxe par le biais d’un cousin, soit Jean-Paul « K.-O. » Cloutier, qui a connu une courte carrière vers la fin des années 1940.
Vérification faite, on constate en effet que « K.-O. » Cloutier, qui était aussi surnommé « King Cloutier », a mis fin à son parcours d’athlète en 1949 avec une fiche de 7-9-4, après avoir perdu trois fois en un peu plus d’un mois contre un certain Jerry Lavigne. Une trilogie ayant eu lieu à l’intérieur de cinq semaines à Shawinigan, Montréal, puis Québec. C’était à une autre époque.
DU BOIS À L’ÉLECTRONIQUE
C’était aussi un an avant que « monsieur Jean-Louis » se marie avec la belle Ida Landry.
Au-delà de la boxe, l’homme de 98 ans vient à parler de son passé de bûcheron, une époque plutôt difficile alors qu’il avait entre 15 et 21 ans. Il a ensuite touché brièvement à la mécanique automobile avant de se tourner vers l’électronique.
En 1955, alors que la famille grandissait, il est déménagé à Montréal-Nord, sur la rue Racette, là où il n’y avait pas encore d’asphalte.
« Il y avait des champs partout », dit-il.
LE DRAME DE SA VIE
Puis, des années plus tard, il y a eu le drame de sa vie lorsque sa femme Ida et leur fille Nicole, alors âgée de 19 ans, sont décédées tragiquement dans un accident de voiture. « Monsieur Jean-Louis » avait alors 47 ans. Il était également à bord, mais ce n’est pas lui qui était au volant. C’était en 1972, l’année de la « Série du siècle » au hockey. Le siècle dernier, on s’entend.
Encore aujourd’hui, « monsieur Jean-Louis » aime aussi le hockey. Il va lui-même, à l’occasion, aux matchs du Rocket de Laval, où il habite maintenant.
« Ma fille, c’était une belle sportive », laisse tomber l’homme, avec une tristesse dans la voix, laissant savoir qu’il pense parfois à sa Nicole, partie trop jeune, lorsqu’il voit Kim Clavel en action.
LE TEMPS PASSE
Le couple a heureusement eu trois autres filles avant le départ de la belle Ida : Lise, Francine et Sylvie. Malgré les embûches de la vie, « monsieur Jean-Louis » avance et sourit toujours à 98 ans. C’est d’ailleurs l’une de ses filles qui l’avait reconduit au Casino de Montréal, jeudi soir, pour qu’il puisse voir Clavel à l’oeuvre.
Quand Kim est née en septembre 1990, « monsieur Jean-Louis » célébrait déjà son 65e anniversaire de naissance au cours de ce même mois. Et le temps continue de passer.