Un fou furieux violeur va rester en prison
Le risque de récidive sexuelle est évalué à... 100 %
Après avoir fait suer les intervenants de la justice pendant plus d’une décennie, un des pires psychopathes du Québec vient d’échouer à faire renverser sa condamnation et pourrait passer le reste de ses jours en détention.
« C’est quelqu’un qui a adopté une posture belligérante envers toutes les personnes impliquées dans son procès, il a systématiquement entravé les procédures, il était incontrôlable et insultant », a commenté la Cour d’appel dans une décision rendue publique hier contre Eric Shimon Chemama.
Le Montréalais de 42 ans n’a jamais digéré sa condamnation pour des viols sur des escortes qu’il faisait venir chez lui. Arrêté en 2010, il avait alors commencé ses frasques, afin de retarder au maximum les procédures contre lui.
DES FRASQUES EN CONTINU
Ainsi, en plus de congédier tous les avocats qu’il embauchait, il s’était mis à faire de l’obstruction, par exemple en se mutilant lors des audiences à la cour. Quand cela ne fonctionnait pas, il criait pour déranger, ou se mettait à frapper les baies vitrées autour de lui.
En prison, il se déféquait dessus par exemple et accusait les gardiens. Il s’en était aussi pris à ses codétenus en tentant de les empoisonner avec de l’eau de Javel dans une machine à café.
Et parallèlement, il multipliait les requêtes frivoles, au point d’avoir été le tout premier accusé dans l’histoire du Canada à être déclaré plaideur quérulent au criminel, afin de l’empêcher de continuer.
« Il a utilisé toutes les opportunités possibles pour discréditer la cour et le processus judiciaire », peut-on lire dans la décision de la Cour d’appel.
Déclaré coupable par un jury, Chemama avait subi une évaluation psychiatrique, révélant qu’il était l’un des pires psychopathes vivant au Québec, avec un résultat de 99,5 % au test sur le sujet. Un autre test indiquait que le risque de récidive sexuelle était de 100 %, tout comme le risque qu’il commette des gestes violents.
Ces résultats avaient poussé un juge à lui coller l’étiquette peu enviable de « délinquant dangereux » avec une peine « à durée indéterminée », ce qui signifie qu’il restera incarcéré jusqu’à ce qu’il ne soit plus dangereux. Dans bien des cas, cela équivaut à la prison à vie.
La situation n’avait pas plu à Chemama, qui avait porté la cause en appel. Il avait été entendu pendant plusieurs jours l’année passée, mais hier, il a échoué.
« La cour rejette ses appels », peut-on lire dans la décision signée par les juges Martin Vauclair, Robert M. Mainville et Marie-Josée Hogue.
Notons que Chemama pourrait tenter de porter sa cause devant la Cour suprême du Canada.
Or, à ce niveau, les juges peuvent refuser d’entendre un dossier sans devoir se justifier.