Le Journal de Montreal

Retour sur l’héritage qu’on doit laisser en mourant ?

- Louise Deschâtele­ts louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Vos réponses aux lettres que vous recevez m’épatent tant elles sont justes et précises. Aujourd’hui, alors qu’il est de nouveau question d’héritage, j’aimerais donner mon point de vue. En premier lieu, en signalant que ça m’épate toujours quand les gens qui vous écrivent utilisent les mots « Mon héritage », comme si l’argent de leurs parents devait leur revenir de droit.

Je vais avoir 70 ans, et nous, les trois filles de la famille, avons toujours dit à nos parents qui nous avaient bien élevées de profiter de leur pécule pour se gâter, vu qu’ils avaient tellement travaillé fort pour nous permettre à chacune de nous bâtir un avenir respectabl­e et confortabl­e.

Quand notre mère est décédée, nous avons suggéré à notre père de se choisir une résidence où il pourrait profiter au maximum de ses vieux jours. À nos yeux, il n’était pas question qu’il lésine sur ses besoins à lui pour nous laisser quelque chose à nous. J’ai élevé mes enfants de la même manière, et chose pas étonnante, ils nous incitent eux aussi à voyager tant qu’on veut et à se gâter. Ils considèren­t que nous sommes les premiers à avoir le droit de dépenser ce que NOUS avons gagné.

D’ailleurs de quel droit des enfants peuvent-ils s’attendre à recevoir un héritage de leurs parents, à moins bien sûr qu’ils aient travaillé dans une entreprise familiale, ce qui relève de la comptabili­té de gestion de l’entreprise, et non du patrimoine familial ?

Empêcher ses propres parents de profiter de leurs acquis pour que les enfants en retirent des bénéfices pécuniaire­s, c’est d’une cruauté et d’un égoïsme sans nom à mes yeux. Les propos de « L’Anonyme malheureus­e » de ce matin me sidèrent. J’espère qu’elle et les autres dans son genre qui pensent avoir un droit de regard sur l’argent de leurs parents vont se le tenir pour dit :

« Cet argent ne leur appartient pas ».

Une retraitée heureuse qui s’organise avec ce qu’elle a

Le sujet de l’héritage fera toujours couler beaucoup d’encre, car il est clivant en ce qu’il fait appel aux plus belles qualités de l’être humain comme aux plus laides dans certains cas. Il faut de tout pour faire un monde !

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada