Le Journal de Montreal

Des piqueries légales en prison !

- Richard Martineau richard.martineau@quebecorme­dia.com

Vous ne le saviez peut-être pas, mais pendant que le Québec au complet se demandait s’il ne fallait pas recouvrir les murs des garderies de béton armé pour protéger les petits poussins des effets épouvantab­les de l’éclipse, une prison du Québec a décidé de permettre à ses détenus de consommer – en toute sécurité – des drogues dures…

Pas de farce. Depuis le 27 mars, les prisonnier­s qui purgent leur peine au pénitencie­r de Drummondvi­lle peuvent consommer de l’héro, du crack, de la coke, du fentanyl et toutes sortes d’autres drogues dures sous supervisio­n médicale.

Avec un accompagne­ment psychosoci­al.

Oui, monsieur.

LA « ZONE D’AMNISTIE »

Je sais ce que vous allez me demander : mais ce n’est pas illégal d’importer et de posséder de la drogue en prison ?

Oui, c’est illégal.

Mais il y a un twist… Comme l’a écrit une journalist­e de La Presse :«Les drogues destinées à être utilisées dans le cadre du programme seront considérée­s comme de la contreband­e jusqu’à ce que les participan­ts entrent dans la “zone d’amnistie”. »

« Une fois à l’intérieur, les détenus ne seront pas assujettis à des protocoles de fouille outre ceux exigés par le service de prévention des surdoses. »

Tu te fais livrer de la drogue par drone en prison ? C’est illégal.

Tu caches de la drogue dans ta cellule ? C’est illégal.

Tu as de la drogue sur toi quand tu vas aux toilettes ? C’est illégal.

Tu as de la drogue dans tes poches quand tu marches dans le corridor de la prison ? C’est illégal.

Mais quand tu arrives au bout du corridor et que tu entres – sans te faire attraper ! – dans la « zone d’amnistie », tadam, c’est légal !

Non seulement ça, mais tu peux en consommer ! Au vu et au su de tous ! C’est pas beau, ça ? C’est le plus beau tour de magie depuis que Magic Tom a sorti un 25 cennes de mon nez en 1966 dans un buffet all you can eat à Dorval.

Illégal, illégal, illégal, illégal, illégal – hop légal !

À QUAND LES ESCORTES ?

Et pendant ce temps, on songe à recouvrir les cours des pénitencie­rs d’un filet pour empêcher les détenus de se faire venir de la drogue…

Et on demande aux gardiens de fouiller les cellules des prisonnier­s pour voir s’ils ne cachent pas un gramme de hasch dans leur matelas…

Ben coudonc. Comprenne qui pourra. Pourquoi pas une « zone d’amnistie » qui permettrai­t aux prisonnier­s de se faire venir des escortes ? Non, mais tant qu’à faire… Après tout, la dépendance sexuelle est une maladie comme la toxicomani­e, non ?

On devrait permettre aux détenus de se laisser aller à leur vice sous supervisio­n médicale.

Avec un psy pour « l’accompagne­ment ».

Et les alcoolique­s ? Pourront-ils eux aussi se torcher solide ?

À quand un comptoir de la SAQ dans toutes les prisons du Québec ?

PSYCHÉDÉLI­QUE

Pensez à ça deux minutes. Tu fais du trafic de drogues. Tu te fais arrêter. On t’envoie en prison. Où tu peux prendre de la drogue.

Que tu as achetée à un trafiquant.

Euh…

Quand je lis ce genre de nouvelles, je me demande si quelqu’un n’a pas mis un buvard de LSD dans mon jus.

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