Le Journal de Montreal

Il avoue avoir tué son ami dans un triangle amoureux

Un appel et des textos incriminan­ts ont été envoyés à son ancienne conjointe

- ERIKA AUBIN

« Je l’ai tiré et je l’ai poignardé ». Ce sont les aveux qu’aurait faits à son ex-copine, dans les heures après le meurtre, un homme accusé d’avoir tué son ami pour une histoire de triangle amoureux.

Dans la nuit du 6 au 7 octobre 2021, Maïté Hébert était à son travail comme préposée aux bénéficiai­res dans un hôpital lorsqu’elle a reçu, vers 2 h 06 du matin, un appel troublant de son ex, Simon Décarie.

« Il m’a dit : “Dis-moi la vérité, je vais te dire ce que j’ai fait. [...]” Puis il m’a dit : “Je l’ai tiré et je l’ai poignardé” », s’est-elle souvenue devant le jury en prenant une longue pause.

Simon Décarie, 29 ans, subit son procès pour le meurtre prémédité de son ami Maxime Villeneuve. Rappelons que moins d’une heure avant d’être tué dans sa résidence à Blainville, l’homme de 27 ans avait envoyé un texto à son ami Simon Décarie afin de lui demander pardon pour sa nouvelle relation.

APPEL AU 911

Prise de panique, la jeune femme au coeur du triangle amoureux a tout de suite raccroché. Maïté Hébert a ensuite rapidement composé le 911. L’appel qui a duré plusieurs dizaines de minutes a été entendu par le jury.

« J’ai peur, mais je veux savoir [pour] Maxime s’il te plaît. Dites-moi que ce n’est pas vrai, je vous en supplie », lance-t-elle en larmes à la répartitri­ce, qui essaie de la calmer au bout du fil.

Dans le box des accusés, Décarie a écouté attentivem­ent et sans broncher l’échange émotif entre son ex et une répartitri­ce.

En simultané cette nuit-là, Maïté Hébert continuait de recevoir des appels et des textos.

« Spt jvx tparler une dernier fois. Menva faire 20 ans. Prison [sic] », lui aurait écrit Décarie.

« Ta un meurtre sur ton dos [sic] », aurait-il poursuivi.

À ce moment, cela faisait déjà plusieurs heures que Maïté Hébert s’inquiétait pour son nouveau copain, Maxime Villeneuve. Plus tôt dans la soirée, elle était au téléphone avec lui quand la ligne a coupé « abruptemen­t ».

« J’ai entendu du bruit et l’appel a raccroché. J’ai essayé de l’appeler, je lui ai écrit et finalement… je n’ai jamais eu de réponse », a raconté celle qui témoigne depuis plusieurs jours déjà derrière un paravent.

À peine deux minutes plus tard, des voisins de la victime téléphonai­ent au 911 après avoir entendu des coups de feu dans le quartier résidentie­l.

« Maxime, ce n’était pas dans son habitude de me raccrocher. On dirait qu’au fond de moi, je savais qu’il y avait quelque chose », a-t-elle dit.

Voyant que son copain ne lui répondait plus, elle est partie ce soir-là pour le travail avec la peur au ventre.

« Je suis ressortie [dehors] une deuxième fois avec mon couteau. Rendue dans mon auto, j’ai barré les portes et j’ai décollé vite [vers l’hôpital]. La peur que j’avais, c’était fou, j’étais angoissée », a-telle expliqué vendredi dernier au jury.

Rappelons que Maxime Villeneuve, un travailleu­r de la constructi­on sans histoire, a été abattu par balle et poignardé jusqu’au coeur alors que son coloc dormait dans la pièce d’à côté. L’accusé aurait d’ailleurs offert 500 $ à un ami d’enfance pour cacher une arme à feu.

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CAPTURES D’ÉCRANS ET PHOTO FOURNIES PAR LA COUR L’accusé Simon Décarie (photo ci-contre) a envoyé plusieurs textos incriminan­ts à son ex-conjointe pour lui dire entre autres qu’il s’en allait pour un long séjour en prison.

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