Trudeau attendu à la barre des témoins aujourd’hui
OTTAWA | La commission sur l’ingérence étrangère doit enfin accueillir le témoin le plus attendu de ses travaux aujourd’hui : le premier ministre Justin Trudeau, ainsi qu’une poignée de ses principaux ministres.
Pour l’occasion, les contrôles de sécurité seront renforcés dans l’édifice des Archives publiques, à Ottawa, où se tiennent les audiences. M. Trudeau a été précédé d’une soixantaine de témoins, dont quatre de ses plus hauts conseillers.
Il a notamment été question du cas du député ontarien Han Dong, dont la candidature aux élections de 2019 a soulevé des inquiétudes de la part des espions canadiens.
Le directeur de la campagne électorale libérale de 2019 a soutenu, lundi, avoir recommandé à M. Trudeau d’ignorer les drapeaux rouges levés par le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).
Un avis reçu en pleine campagne électorale que le chef libéral a ultimement accepté.
« Le premier ministre, lorsque présenté avec les informations que nous avions reçues [de la part du SCRS], a décidé qu’aucune action supplémentaire n’était nécessaire », a soutenu en commission un de ses plus proches conseillers, Jeremy Broadhurst.
IRRÉGULARITÉS
À l’époque, le SCRS avait noté des irrégularités avec la nomination de M. Dong, qui a depuis quitté le caucus libéral.
Ces interrogations émanant des services secrets ont fait partie des nombreuses révélations faites par les médias depuis l’automne 2022.
Pour se défendre, le premier ministre avait alors reproché au SCRS de vouloir s’ingérer dans le processus de nomination des candidats.
Sa cheffe de cabinet, Katie Telford, a soutenu ne pas avoir une « foi aveugle » dans les informations transmises par le renseignement canadien, puisqu’elle a déjà observé « des erreurs ».
PAS AU COURANT
Plus encore, la garde rapprochée de M. Trudeau a affirmé ne pas avoir été au courant des ingérences chinoises dans les élections de 2019 et de 2021 au moment des faits.
« Ce fut une surprise pour nous d’apprendre beaucoup plus tard que cette information existait », a répondu Mme Telford.
Selon des documents déposés par la commission, la Chine aurait acheminé 250 000 $ au Canada afin de soutenir l’élection de candidats libéraux et conservateurs plus favorables au Parti communiste chinois.