Des employés de Lion Électrique en ont assez
Des employés de Lion Électrique ont déposé une requête d’accréditation syndicale au Tribunal administratif du travail par l’entremise du Syndicat des machinistes (AIMTA), hier, selon ce que Le Journal a appris.
La requête touche entre 200 et 250 travailleurs de l’usine de Saint-Jérôme. Les autres unités québécoises du fabricant d’autobus et de camions électriques ne sont pas concernées pour le moment. Une campagne de recrutement s’est étirée sur plusieurs années.
« Le congédiement de 150 personnes en décembre et la mise à pied de 100 autres en février ont fait mal, explique Éric Gagné qui est responsable du recrutement pour l’Association des machinistes et de l’aérospatial [AIMTA]. Après l’annonce de février, les employés restants ont réalisé que leurs emplois étaient précaires. »
FLOU AUTOUR DE FUTURS PROJETS
« La semaine dernière, lors d’une conférence à Québec, Marc Bédard [PDG de Lion] a mentionné qu’il y avait d’autres choses qui s’en venaient. Il n’a pas été en mesure de dire si c’était d’autres coupures. Les employés qui n’étaient pas encore convaincus ont décidé de signer leurs cartes. »
Les dirigeants de Lion Électrique seront informés de la requête en accréditation dans les prochaines heures. Ceux-ci devront afficher l’annonce dans leur usine. Ils auront alors une semaine pour fournir la liste des employés visés par l’accréditation et ils devront en venir à une entente avec l’AIMTA. Après une enquête du Tribunal du travail, si le ratio « 50 + 1 » est atteint, l’accréditation sera automatique.
Avec cette procédure, les conditions de travail des employés de Saint-Jérôme sont gelées jusqu’à nouvel ordre.
DE LOURDES PERTES
En même temps que ses dernières mises à pied, Lion Électrique avait annoncé des pertes de 56,5 millions $ pour son dernier trimestre de 2023 malgré une hausse de 30 % de ses revenus (60 millions $). Cependant, les attentes des analystes étaient de 100 millions $ en ce qui concerne les revenus.
Au total, Lion avait livré 188 véhicules pour les mois d’octobre, novembre et décembre. À la bourse, l’action est passée sous les deux dollars depuis cette journée sombre. Hier, elle se chiffrait à 1,80 $.