Un sirop de table 100 % québécois veut se tailler une place de choix
Les inventeurs de Sirup veulent rivaliser avec les gros joueurs du marché américain
Deux entrepreneurs et un producteur de sirop d’érable de la Beauce ont inventé un nouveau sirop de table à prix abordable, un dérivé de notre joyau national, qu’on retrouve sur les tablettes de nos épiceries depuis cette semaine.
Appuyés par le Groupe DJF, un producteur et distributeur de sirop d’érable, Ken Drouin et Karl Couture, ont été en mesure de créer Sirup grâce à la décomposition moléculaire de l’eau d’érable.
« Après notre récolte désastreuse de l’an dernier, Ken et Karl sont arrivés avec cette idée en raison des changements climatiques et de la crainte des pertes de notre sirop d’érable », explique Pierre-Marc Doyon, directeur général du Groupe DJF. Ils ont recréé l’eau d’érable.
« Le sirop de poteau, ça ne goûte pas bon et on ne peut pas cuisiner avec cela. Ça n’a aucun lien avec la tradition de notre sirop d’érable. »
Cette nouvelle mouture de l’eau d’érable passe par le même processus que le vrai sirop d’érable.
« Ça donne un sirop qui peut être transformé en sucre granulé, en beurre ou en tire d’érable, ajoute Doyon. Le prix va se situer entre les autres sirops de table et le sirop d’érable. »
UN PRODUIT ACCESSIBLE
On a retrouvé Sirup au coût de 5 $ sur les étagères du Maxi, soit 5 $ moins cher qu’une canne de sirop d’érable régulier. Les prix des autres sirops de table se situent entre 4 $ et 5 $.
« On va aller chercher une partie de la population qui est moins capable de s’acheter la canne à 10,99 $ à l’épicerie, explique Doyon. Les gens vont continuer de l’acheter en spécial.
« Cependant, lorsqu’il n’y a pas beaucoup de promotions, notre produit s’inscrit mieux que du sirop de table régulier. »
Et le patron de Groupe DJF veut lancer un message clair aux gens qui pensent qu’il se tire dans le pied alors qu’il est lui-même producteur de sirop d’érable.
« On ne veut surtout pas s’attaquer au sirop d’érable. Nous sommes fiers de ce que nous faisons. Nous produisons le sirop en cannes pour IGA et Metro. On produit 12 000 barils par année. »
C’était un marché à attaquer au Québec, mais également dans les autres provinces canadiennes et aux États-Unis, selon les trois associés.
« Le fameux sirop Aunt Jemima [appelé maintenant Pearl Milling Company] a les deux pieds sur le “pouf” et ça ne bougeait pas, explique Doyon. Ils ne se sont jamais fait attaquer. On veut faire bouger la catégorie. »
UN MARCHÉ À ATTAQUER
« Selon nos chiffres, ailleurs au pays et aux États-Unis, ce sont de grands consommateurs
de sirop de table [80 %], mais ils ne sont pas capables de l’utiliser pour cuisiner. »
« Avec le nôtre, tu peux faire les mêmes recettes qu’avec le sirop régulier, que ce soit un jambon ou un pudding chômeur. »
Au total, plus de 24 000 bouteilles se retrouvent actuellement sur les tablettes des épiceries au Québec.
Les dirigeants de Sirup sont finalistes pour un prix au 31e Gala canadien des nouveaux produits. Ils connaîtront le gagnant plus tard cette semaine.