Le Journal de Montreal

Juraj a fait lever le party

- Jonathan Bernier jonathan.bernier@quebecorme­dia.com

J’adore mes collègues du beat. Des mauvais compagnons, comme le chantait Plume, qui sont hilarants. Ils n’ont rien à envier à Ding et Dong ni aux Denis Drolet. Sauf que quand le clou de la soirée consiste à rigoler de leurs boutades au salon Jacques-Beauchamp au premier entracte, ça veut dire que le match est plate à mourir. Et c’est arrivé souvent ces dernières années.

On semblait se diriger vers une autre soirée du même type après les 20 premières minutes du match entre les Flyers et le Canadien. Une première période terne au cours de laquelle la foule, plus clairsemée qu’à l’habitude à l’intérieur du Centre Bell, n’avait pas eu grand-chose à se mettre sous la dent.

Quoi qu’en pense Martin St-Louis, l’ambiance se rapprochai­t beaucoup plus de celle de funéraille­s que de celle d’une célébratio­n de la vie.

En plus, les boys ont raconté une christie de bonne anecdote sur Philadelph­ie.

Puis Juraj Slafkovsky a décidé de prendre les choses en main.

Déjà auteur d’un but, il en a inscrit un deuxième, puis un troisième. Le Slovaque a profité de la vivacité d’esprit de ses compagnons de trio ainsi que de celle de Mike Matheson et de David Savard pour enregistre­r le premier tour du chapeau de sa carrière.

Il y avait un bail que les partisans du Canadien n’avaient pas eu l’occasion de gaspiller 50 $ en lançant leur casquette sur la patinoire. Ça faisait 369 jours, pour être exact.

Joel Armia, le 6 avril 2023, avait été le dernier à soulever l’amphithéât­re montréalai­s grâce à un triplé. C’était également le dernier tour du chapeau du Canadien, point à la ligne.

SUZUKI S’APPROCHE DES 80

En marquant son deuxième but du match, Slafkovsky a mis le feu à une deuxième période qui, normalemen­t, est celle qui tue le Canadien. Le Tricolore a fait scintiller la lumière rouge à cinq occasions au cours de la période médiane.

Cinq buts en une période. Les Montréalai­s n’avaient pas réussi ça depuis le 27 novembre 2021, à Pittsburgh.

Chemin faisant, Slafkovsky compte maintenant six buts et 11 passes à ses 15 derniers matchs.

Ça roule pas pire, son affaire. Complice du deuxième but de son partenaire de jeu, Nick Suzuki n’est plus qu’à cinq points du plateau des 80. Il lui reste quatre rencontres pour devenir le deuxième joueur du Canadien en 27 ans, l’autre étant Alex Kovalev (84 points en 2007-2008), à y parvenir.

Avec 14 points à ses 13 dernières rencontres, le capitaine semble avoir l’erre d’aller pour le faire.

LES FLYERS ONT ABANDONNÉ

Si vous vous demandiez ça ressemble à quoi, une équipe qui tire la plogue, vous en avez eu l’exemple, hier.

Les Flyers, qui sont toujours dans la lutte pour les séries éliminatoi­res, se sont pointés à Montréal avec une séquence de sept matchs sans aucune victoire (0-5-2).

Et comme ça arrive souvent chez une équipe qui a le cordon du coeur qui traîne pas loin de la fosse septique, ça ne prend qu’un passage à vide de quelques instants pour hisser le drapeau blanc.

John Tortorella a eu beau exiger un temps d’arrêt et changer de gardien de but, l’effet fut aussi peu concluant que celui d’un électrocho­c sur une poupée bout d’chou.

Trois buts en un peu moins de deux minutes, et ce fut « bonsoir la visite ! »

Quand Josh Anderson touche la cible pour la première fois en 17 matchs, que Christian Dvorak y parvient deux fois en disputant un premier match en 2024 et que Brendan Gallagher s’offre également un doublé, ça veut dire que ça va mal.

Pour l’adversaire du Canadien, on s’entend.

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Christian Dvorak.

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