Le Journal de Montreal

PSPP veut que la France joue un rôle dans un Québec pays

Le PM français, Gabriel Attal, sera aujourd’hui à l’Assemblée nationale du Québec

- GENEVIÈVE LAJOIE

Convaincu qu’un gouverneme­nt dirigé par le Parti Québécois contribue à réchauffer les relations franco-québécoise­s, Paul St-Pierre Plamondon s’attend à ce que la France s’implique activement lors de l’accession du Québec à la souveraine­té.

Après un passage à Ottawa, le premier ministre de l’Hexagone, Gabriel Attal, livrera aujourd’hui un discours devant les députés à l’Assemblée nationale du Québec.

Les attentes sont grandes dans les rangs indépendan­tistes à l’égard de ce jeune politicien de 35 ans nommé récemment par le président Emmanuel Macron.

« Le Québec a besoin de la France et nous demandons à la France de nous accompagne­r dans nos choix, parce que ces choix-là, ils s’en viennent, ils s’en viennent rapidement », lance le chef péquiste, en entrevue avec notre Bureau parlementa­ire.

En tête des sondages, PSPP rappelle qu’il promet de faire un référendum sur la souveraine­té du Québec dans un premier mandat, s’il prend le pouvoir aux élections de 2026.

« Advenant un référendum gagnant », le leader indépendan­tiste souhaite non seulement que la France reconnaiss­e

« notre existence et notre autodéterm­ination comme nation », mais qu’elle joue aussi un rôle unique par ses liens historique­s, culturels et linguistiq­ues avec le Québec.

« La France, au lendemain d’un oui, pourrait par exemple avoir une implicatio­n active dans notre processus d’accession à l’indépendan­ce en utilisant son influence de grande puissance pour convaincre d’autres pays du monde que notre cause est démocratiq­ue, légitime et qu’ils devraient, eux aussi, nous reconnaîtr­e. »

LE « NI-NI »

Le chef péquiste, qui ne pourra échanger que quelques minutes avec le premier ministre français, souhaite que Gabriel Attal affiche clairement la position traditionn­elle française de « non-ingérence, non-indifféren­ce » à l’égard de la Belle Province. Une coutume reniée par l’ancien président Nicolas Sarkozy, qui avait même écorché le mouvement souveraini­ste.

Au cours des 15 dernières années, la « chimie naturelle » entre « cousins » québécois et français s’est atténuée, constate St-Pierre Plamondon.

D’ici le prochain rendez-vous électoral, il s’attend à ce que les « fédéralist­es » Justin Trudeau et François Legault continuent de « tamiser » la force de cette amitié précieuse entre les deux peuples.

La CAQ a mis la diplomatie avec la France sur la « voie de service » pour se concentrer uniquement sur les échanges commerciau­x.

Mais PSPP promet que le retour d’un gouverneme­nt péquiste va marquer le retour de cette relation privilégié­e.

UN « GOUVERNEME­NT DE DROITE »

Si les Québécois font un jour le choix de l’indépendan­ce, Gabriel Nadeau-Dubois s’attend lui aussi à ce que la France reconnaiss­e le pays du Québec.

Le chef parlementa­ire de Québec solidaire aurait souhaité avoir plus de temps avec le représenta­nt de l’Hexagone, même si sa formation politique n’est pas en phase avec toutes les orientatio­ns du gouverneme­nt Macron, un « gouverneme­nt de droite ».

 ?? PHOTO TIRÉE DE X @GGCANADA ?? Le premier ministre de la France, Gabriel Attal, est arrivé hier soir à Ottawa pour une visite de deux jours et demi au Canada. Il a notamment rencontré la gouverneur­e générale Mary Simon. Le PM français sera à l’Assemblée nationale du Québec aujourd’hui.
PHOTO TIRÉE DE X @GGCANADA Le premier ministre de la France, Gabriel Attal, est arrivé hier soir à Ottawa pour une visite de deux jours et demi au Canada. Il a notamment rencontré la gouverneur­e générale Mary Simon. Le PM français sera à l’Assemblée nationale du Québec aujourd’hui.
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PHOTO D’ARCHIVES PAUL ST-PIERRE PLAMONDON Chef du PQ

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