Québec pose les conditions de son ultimatum
La ministre Christine Fréchette a dévoilé hier les « avancées claires » qui devront avoir lieu entre Québec et Ottawa pour éviter un référendum sectoriel sur l’immigration, évoqué par François Legault la veille.
Le 30 juin représente une « date-butoir » dans les discussions avec le gouvernement fédéral, a déclaré la ministre de l’Immigration dans les couloirs de l’Assemblée nationale. À ce moment-là, Québec s’attendra à avoir fait plusieurs gains, dit-elle.
Ottawa devra notamment présenter « des avancées en matière d’intégration, d’exigences linguistiques dans les programmes qui relèvent du fédéral », ainsi qu’une réduction du nombre de résidents non permanents, des demandeurs d’asile et des travailleurs temporaires.
« Ça, c’est incontournable », dit la ministre Fréchette.
DÉSORMAIS AU PROGRAMME
Québec exige également le remboursement de l’ensemble de la facture liée à l’accueil des demandeurs d’asile et le gouvernement fédéral devra s’engager à mieux les répartir sur l’ensemble du territoire canadien.
En cas d’échec, Christine Fréchette n’exclut pas, tout comme le premier ministre François Legault, la tenue d’un référendum sectoriel pour exiger d’obtenir d’Ottawa davantage de pouvoirs en immigration.
La ministre estime toutefois que les nombreuses sorties du gouvernement Legault dans le dossier ont porté leurs fruits, puisque le dossier est désormais au programme des autres provinces canadiennes.
PSPP AUX CÔTÉS DE LEGAULT
En mai prochain, Mme Fréchette participera d’ailleurs à un forum des ministres de l’Immigration du Canada, à l’invitation du ministre fédéral Marc Miller.
Si le premier ministre François Legault va de l’avant avec sa menace de tenir un référendum sectoriel pour exiger plus de pouvoirs en immigration, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon compte bien être à ses côtés dans le camp du Oui.
« Et je serai très confiant que cette équipe de plusieurs politiciens, qui juge que le Québec mérite de décider par lui-même en matière d’immigration, remportera cette consultation populaire avec une forte majorité », a-t-il déclaré hier matin.
Même s’il réclame également « tous les pouvoirs en immigration », Québec solidaire ne s’est pas avancé sur sa participation à une éventuelle campagne référendaire.
« On n’en est pas du tout là. Nous, on lui demande [au gouvernement Legault] de se mettre au travail pour utiliser les pouvoirs qu’il a à sa disposition », a affirmé la députée solidaire Christine Labrie.