La STM envoie des agents en renfort dans 10 stations de métro
L’initiative est lancée après une forte hausse des plaintes concernant la sécurité
Les constables spéciaux seront plus nombreux et plus visibles dans dix stations du métro de Montréal pour lutter contre le sentiment d’insécurité des usagers. Il ne s’agit toutefois pas d’une solution miracle, prévient la Société de transport de Montréal (STM).
« Le métro est généralement sécuritaire, mais il y a une évolution de la dynamique à Montréal, il y a une crise de la vulnérabilité », a reconnu le président du conseil d’administration de la STM, Éric Alan Caldwell, en conférence de presse.
Pour faire face au nombre grandissant de plaintes concernant la sécurité dans le métro, la STM a mis en place l’opération Réassurance, qui consiste à ajouter des constables spéciaux et à augmenter la visibilité du personnel dans une dizaine de stations. La société de transport a révélé que 47 000 signalements et interventions des constables spéciaux ont été effectués en 2023, soit 5000 de plus que l’année précédente.
SENTIMENT D’INSÉCURITÉ
Ces stations, situées un peu partout sur le réseau [voir encadré], ont été choisies parce que le « sentiment d’insécurité y est plus élevé que dans d’autres stations », a expliqué Jocelyn Latulippe, directeur de la sûreté à la STM.
Après avoir supprimé 232 postes dernièrement, la STM affirme être en mesure de mettre en place son plan grâce aux heures supplémentaires. Mais si d’autres mesures s’avèrent nécessaires, le gouvernement et l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) devront augmenter le financement des transports collectifs, a prévenu M. Caldwell.
« Déjà, il y a eu un réalignement des ressources à la STM sur l’enjeu de sécurité. On est prêt à aller plus loin si, en collaboration avec nos partenaires, on décide d’investir plus en transport collectif. »
Selon Éric Alan Caldwell, le phénomène d’insécurité dans le métro s’est exacerbé durant la pandémie. Ce dernier pointe du doigt « ce qui s’apparente à un trou dans l’offre de services », notamment pour la prise en charge des « cas lourds » par le réseau de la santé.
« Notre réseau est en aval du problème.
Si on ne règle pas les enjeux d’habitation, de suivi clinique, de santé mentale et de toxicomanie, les gens, s’ils ne trouvent pas une place ailleurs, vont se réfugier dans le métro », a poursuivi le conseiller municipal de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.
UNE LIGNE D’AIDE RÉCLAMÉE
L’opposition officielle à l’hôtel de ville réclame pour sa part, dans son plan d’action dévoilé hier, que Montréal s’inspire de Toronto et implante une ligne d’aide téléphonique et par texto offrant « de l’assistance immédiate en cas d’urgence ou de problème de sécurité ».