Le référendum sur l’immigration n’aura jamais lieu
Si d’ici la fin juin, Justin Trudeau ne jette pas du lest sur l’immigration, François Legault lance à nouveau l’ultimatum d’un référendum sectoriel.
Désolée, mais ce référendum n’aura jamais lieu.
M. Legault le sait. M. Trudeau le sait. Tout le monde le sait. François Legault n’est pas non plus sans savoir que même s’il le gagnait, Ottawa le renverrait chez lui bredouille.
Tout comme M. Legault n’a aucun intérêt à servir au PQ une répétition générale pour son référendum promis sur la souveraineté.
Alors, pourquoi M. Legault ressort-il son hochet fictif ? Parce qu’il semble se préparer une position de repli, qu’il tentera néanmoins de présenter comme un « gain » pour le Québec.
L’IMAGE D’UNE VICTOIRE
En chute libre dans les sondages pendant que les services publics craquent de partout et que la crise du logement s’envenime, le mot en « r » sert tout d’abord de diversion commode.
Comme chef de la « troisième voie » devant un PQ en montée, M. Legault se cherche aussi une « victoire », même partielle, sur le terrain dit nationaliste.
D’où son abandon de sa demande pourtant officielle des pleins pouvoirs en immigration. Une promesse de la CAQ qui, de toute manière, était aussi peu crédible que celle du troisième lien.
Place donc aux nouvelles demandes de sa ministre de l’Immigration : une plus grande connaissance du français dans les catégories d’immigrants relevant du fédéral, moins de résidents non permanents et le remboursement des frais pour les demandeurs d’asile.
THÉORIE DES PETITS PAS
François Legault dit également vouloir préapprouver le nombre d’immigrants temporaires et exiger d’eux qu’ils connaissent le français. Son objectif : tenter de présenter son recul comme un possible « gain » futur pour le Québec.
C’est la fameuse théorie des « petits pas » si chère aux disciples de la troisième voie. Le dernier mot appartiendra toutefois à Justin Trudeau. Or, quand deux canards boiteux négocient, difficile de prévoir comment ça finira.