Un projet en Mauricie friand de fonds publics
Les contribuables financeront une bonne partie du projet d’« hydrogène vert » porté par la famille Desmarais et de riches partenaires belges, a constaté Le Journal.
« Il y a déjà des subventions qui existent. Il y a des programmes d’aide pour des projets de transition. C’est clair qu’on va y participer comme n’importe quelle autre entreprise. […] Par contre, on ne demande rien de spécifique au projet, c’est ça qui est assez unique », affirme Eric Gauthier, PDG de TES Canada.
À l’heure actuelle, les projets d’hydrogène vert comme celui de TES Canada ne sont pas viables sans un soutien financier de l’État. « C’est ce qui nous permet d’avoir une molécule qu’on a réussi à vendre… à s’entendre avec Énergir pour cette transaction-là », précise M. Gauthier.
TES Canada pourrait obtenir des dizaines de millions de dollars, voire des centaines de millions, par le biais du crédit d’impôt à l’investissement pour l’hydrogène propre, lancé l’an dernier par Ottawa. La mesure permet d’obtenir un remboursement de 15 % à 40 % des investissements admissibles.
BONNE FAÇON DE DÉCARBONER ?
Dans une étude récente, des chercheurs de HEC Montréal et de la Coalition scientifique de l’hydrogène estiment qu’en dépit des subventions, le gaz naturel synthétique de TES sera « coûteux » à produire, ce qui soulève une question cruciale : est-ce une bonne façon d’utiliser de l’électricité renouvelable ?
Eric Gauthier, qui a travaillé sur d’autres projets d’éoliennes au Canada et aux États-Unis, admet que l’opposition au projet de TES Canada est notable. « Notre travail en ce moment, c’est d’améliorer le projet. »
Afin de réduire le nombre d’éoliennes, TES Canada étudie la possibilité de faire passer la capacité de chaque turbine de 5,56 à 7 MW. « On essaie aussi de trouver les emplacements qui ont le moins d’impact. […] C’est clair qu’on va maximiser le nombre d’éoliennes situées le plus loin possible des habitations. »