Le Journal de Montreal

VIBRANT PLAIDOYER DE SCOTTIE SCHEFFLER

Il croit qu’il faut plutôt miser sur l’éducation et le bonheur que de pousser à tout prix l’excellence

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AUGUSTA | Scottie Scheffler est tout le contraire des grandes vedettes du golf souvent arrogantes, égocentriq­ues et animées par la soif d’écraser la compétitio­n coûte que coûte pour trôner au sommet de la pyramide mondiale.

À l’opposé de plusieurs, le Texan n’a pas été poussé à l’extrême par ses parents. Il s’est rendu au sommet comme un grand. Il domine en restant le même bon gars fidèle à ses conviction­s et son éducation.

« Dans mon éducation familiale, c’est mon père qui est resté à la maison avec mes trois soeurs et moi pendant que ma mère travaillai­t. Il ne m’a jamais vu comme golfeur. Il n’a jamais souhaité ça. Mes parents m’ont poussé dans mon éducation et pour devenir une bonne personne », a raconté le numéro mondial en marge du Tournoi des Maîtres qu’il a remporté en 2022.

« Dans le golf junior, on voit souvent des parents pousser leur enfant à exceller afin que ça leur apporte du bonheur, a-t-il enchaîné. Devenir un bon golfeur peut effectivem­ent apporter une joie momentanée, mais elle ne dure pas très longtemps.

« Gagner un tournoi me rend heureux l’instant de cinq minutes et il faut ensuite accomplir plein d’autres tâches qui sont même plus difficiles que de gagner, a ajouté le Texan de 27 ans qui en compte d’ailleurs déjà deux cette saison.

« Le golf n’était pas une grosse affaire dans notre maison. C’était simplement un sport que j’avais toujours aimé pratiquer. Ma famille me supportait. Je suis certain que mes trois soeurs sont venues à beaucoup plus de tournois qu’elles ne l’auraient voulu à l’adolescenc­e. »

PAS TOUTE SA VIE

Pour Scheffler, titré huit fois sur le circuit de la PGA, le golf est un métier. Il occupe une grande partie de son temps, mais « ce n’est pas ma vie », a affirmé celui qui a gagné à tous les niveaux.

Chez d’autres, comme Tiger Woods en fait, le golf c’est leur vie et leur univers. On sait comment son père l’a poussé à l’extrême pour devenir le dominant golfeur durant trois décennies. Mais Woods agit différemme­nt avec son fils, Charlie.

UN GARS SIMPLE

Scheffler se décrit comme un gars simple, fidèle et croyant.

À cet égard, il parle souvent de Jésus dans ses réponses. Disciple du christiani­sme, il ne pousse pas la note pour livrer expresséme­nt la bonne parole si elle n’est pas requise.

« Le golf est vraiment un sport égocentriq­ue. On est ici par nousmême et quand tu es au sommet, les gens ont souvent besoin de toi. Il faut porter attention à notre temps. Ce n’est pas facile de refuser. Il faut apprendre comment le faire envers certaines personnes, car en fin de compte, on doit être prêt pour la compétitio­n. C’est facile de se faire emporter dans le tourbillon autour. »

FAN DE PICKLEBALL

S’il n’était pas golfeur profession­nel comme il a toujours souhaité le devenir, Scheffler s’adonnerait sûrement à une autre passion. Le pickleball. Ce sport de raquette est populaire et franchemen­t en vogue depuis des années aux États-Unis.

Il est d’ailleurs l’un des propriétai­res de la franchise des Texas Ranchers dans la Major League Pickleball (MLP) avec nul autre que le rappeur Lil Wayne, le chanteur country Zach Bryan et des joueurs de la NFL, Myles Garrett (Cleveland) et Micah Parsons (Dallas).

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