Un pied de nez aux Québécois, dit le PQ
Des élus conservateurs ont chanté God Save the King
En entonnant God Save the King à la Chambre des communes pour célébrer le maintien du serment obligatoire au roi, des députés conservateurs de Pierre Poilievre ont fait un pied de nez aux Québécois, qui s’en souviendront, croit le péquiste Joël Arseneau.
Aux yeux du député des Îles-de-la-Madeleine, c’est « un jour sombre » auquel on a assisté, mercredi, car une majorité d’élus fédéraux ont voté contre le projet de loi qu’avait déposé un député libéral acadien, René Arseneault, pour rendre le serment au monarque britannique optionnel à Ottawa.
« C’est lamentable », a réagi M. Arseneau, qui, avec ses deux confrères du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon et Pascal Bérubé, a mené un pareil combat à l’Assemblée nationale après les élections de 2022.
Rappelons qu’à Québec, les députés ont adopté à l’unanimité, le 9 décembre 2022, un projet de loi abolissant le serment obligatoire pour siéger à l’Assemblée nationale. À Ottawa, une initiative similaire était portée par le député libéral de Madawaska—Restigouche. Mercredi, 197 députés fédéraux ont voté contre, alors que 113 l’ont appuyée, dont l’ensemble des élus bloquistes et néo-démocrates.
Bien que Pierre Poilievre ait voté pour le maintien du serment au roi, comme la plupart de ses députés, les conservateurs québécois, dont le lieutenant politique pour le Québec, Pierre Paul-Hus, ont voté pour le libre choix.
Après le vote, des élus conservateurs du reste du Canada ont célébré en chantant l’hymne national du Royaume-Uni.
« DÉSESPÉRANT »
Venant « d’un groupe parlementaire qui risque fort de gouverner le pays d’ici quelques années », « il y a quelque chose de désespérant », a déploré M. Arseneau.
« Ça en dit long sur les considérations que vont avoir les membres de l’équipe de Poilievre si jamais il devenait premier ministre », a souligné le député des Îles-de-la-Madeleine.
« Je trouve ça d’autant plus humiliant pour mes frères et soeurs acadiennes », a dénoncé M. Arseneau, en rappelant qu’il n’y avait encore jamais eu d’excuses officielles pour la déportation des Acadiens de 1755.