Forte hausse de la rémunération
RÉMUNÉRATION DU PDG ET DE CINQ CADRES DE LA CAISSE DE DÉPÔT ET PLACEMENT DU QUÉBEC Malgré des résultats modestes, les dirigeants de la Caisse de dépôt ont bénéficié de hausses allant jusqu’à 12 %
Malgré une performance jugée sans éclat, les principaux dirigeants de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) se sont offert des hausses de rémunération moyenne de 4,8 % en 2023. Du nombre, l’un d’entre eux a vu sa rémunération grimper de plus 12 %.
C’est en outre ce que révèle le rapport annuel 2023 que la Caisse a dévoilé hier matin. Ensemble, les cinq plus hauts salariés de la société d’État se sont partagé l’an dernier un pactole de 13,39 M$, près de 5 % supérieur aux 12,77 M$ qu’ils avaient touchés en 2022.
Avec un peu plus de 4,5 M$, son président et chef de la direction, Charles Emond, a profité de la plus importante rémunération de l’organisation en 2023. Il s’agit aussi de la rémunération la plus importante que le PDG a touchée au cours des trois dernières années.
En 2023, elle aura crû de 302 731 $, en comparaison à sa rémunération précédente de 4 205 154 $, en 2022. On parle dans son cas d’un bond, supérieur à la moyenne, de 7,1 % sur l’année dernière.
GIRARD EN DÉFENSE
Des corridors de l’Assemblée nationale, hier matin, le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, s’est rapidement porté à la défense de la hausse de rémunération de Charles Emond, grand patron de CDPQ.
« On a besoin d’un dirigeant de haut niveau et sa rémunération est inférieure à celle de ses pairs qui gèrent les grandes caisses de retraite. [...] C’est un milieu qui est hautement compétitif et c’est extrêmement important d’avoir un bon gestionnaire pour avoir un rendement/ risque adéquat. »
Rappelons que le portefeuille de la Caisse a produit un rendement de 7,2 % en 2023, une performance légèrement inférieure à celle de 7,3 % affichée par son portefeuille de référence.
Sur 5 ans, les rendements annualisés de la Caisse s’élèvent à 6,4 %. La Caisse a terminé l’année avec des actifs de 434,3 milliards (G$), en hausse de 32 G$ en un an.
ALLOCATION SPÉCIALE
Emmanuel Jaclot, le premier vice-président et chef des infrastructures à la Caisse, aura été celui qui aura reçu la plus importante rémunération globale en 2023, après celle de M. Emond.
Cette dernière est passée de 1 936 558 euros (2 844 695 $) en 2022 à 2 966 131 $. À ce montant s’ajoute dans le cas de M. Jaclot une « allocation temporaire » spéciale de 280 000 euros par année. Cette allocation, qui prenait fin en mai dernier, représentait une somme de 180 000 $.
Vincent Delisle, premier vice-président et chef des marchés liquides, a profité pour sa part de revenus globaux de 2 278 585 $. On parle d’une hausse de 252 069 $, ou de 12,4 %.
Les rémunérations de Kim Thomassin, première vice-présidente et cheffe, pour le territoire du Québec, ont atteint pour leur part les 1 821 283 $. On parle pour elle d’une hausse de 86 824 $, ou 5 %.
Martin Longchamp, nouveau premier vice-président et chef du placement privé, s’est vu octroyer une rémunération globale de 1 819 641 $. Cette dernière fut bonifiée de 900 000 $ pour un total de 2 719 641 en 2023.
Enfin, la rémunération de Marc-André Blanchard, ex-représentant du Canada à l’ONU devenu premier vice-président et chef CDPQ mondial à la Caisse, est le seul des six plus hauts salariés de l’organisation qui a vu sa rémunération diminuer en 2023. Celle-ci est passée de 1 958 244 $ en 2022 à 1 813 563 $, une glissade de 7,3 % sur une année.