Francis Ford Coppola au Festival de Cannes
Âgé de 85 ans, le cinéaste renoue avec la compétition
CANNES | (AFP) Les cinéphiles en rêvaient : Francis Ford Coppola revient en compétition au Festival de Cannes avec Megalopolis, 45 ans après sa deuxième Palme d’or pour Apocalypse Now, selon la sélection officielle dévoilée hier.
« Nous sommes ravis qu’il nous fasse l’honneur de venir présenter ce film », a commenté devant la presse Thierry Frémaux, délégué général du festival.
Le géant du cinéma, 85 ans, avait décroché sa première Palme d’Or avec Conversation secrète en 1974.
Les épithètes manquent pour qualifier Megalopolis, film hors-norme au budget de 100 millions de dollars. Les rumeurs les plus folles courent sur une distribution menée par Adam Driver, avec Jon Voight, Laurence Fishburne, Shia LaBeouf et Dustin Hoffman.
Le sujet du film reste pour l’heure vague, autour de la destruction d’une mégalopole qui ressemble à New York et une reconstruction qui se joue entre un architecte et le maire de la ville.
La presse américaine évoque un film testamentaire et le compare déjà à Citizen Kane, d’Orson Welles (1941), considéré comme un des plus grands films de l’histoire du cinéma.
TRUMP, LIMONOV, MARCELLO...
La cuvée 2024 est plus qu’attendue après la belle histoire de la Palme d’Or 2023, Anatomie d’une chute, de Justine Triet, sacré en mars aux Oscars (meilleur scénario). « L’édition 2024 sera à la hauteur », a assuré la présidente du Festival,
Iris Knobloch, lors de la conférence de presse.
Francis Ford Coppola n’est pas le seul lauréat d’une Palme d’Or à retrouver la compétition. Jacques Audiard (Palme d’Or 2015) retrouve La Croisette avec
Emilia Perez, croisement du polar et de la comédie musicale sur fond de narcotrafic au Mexique, avec les vedettes Selena Gomez et Zoe Saldaña.
Du côté des poids lourds, David Cronenberg intègre aussi la compétition avec Les Linceuls, film de deuil porté par Diane Kruger et Vincent Cassel. Paul Schrader retrouve son acteur Richard Gere pour
Oh Canada, sur un homme condamné par la maladie. The Apprentice, qui parle du jeune Donald Trump, fait saliver avec Ali Abbasi derrière la caméra.
Le cinéaste russe en exil Kirill Serebrennikov, autre habitué de Cannes, présentera son Limonov, tiré du livre du Français Emmanuel Carrère.
Tout juste auréolée d’un deuxième Oscar, Emma Stone concourra dans
Kinds of Kindness, de Yorgos Lanthimos.
Marcello Mio, de Christophe Honoré, évoquera Marcello Mastroianni (disparu en 1996) à travers sa fille Chiara, dans un film aux côtés de la mère de celle-ci, Catherine Deneuve.
Parmi les absents notables de la compétition, il faut citer Emmanuelle, nouvelle adaptation par Audrey Diwan de ce classique de l’érotisme, avec Noémie Merlant. Mais peut-être le film sera-t-il repêché plus tard.
À propos des réalisatrices, il n’y en a que quatre en compétition, loin du record de l’an dernier, à sept.