Se reconstruire avec sa famille
Devant l’évidence qu’elle ne parviendrait pas à se qualifier pour ses quatrièmes Jeux olympiques parce qu’elle se trouvait dans un état d’esprit qui ne se prêtait pas à la réussite des performances souhaitées, la nageuse Katerine Savard a misé sur des valeurs sûres.
Après 10 ans à Montréal, la médaillée de bronze des Jeux de 2016 (Rio) au relais 4x200 m libre est de retour dans le cocon familial, où elle peut compter sur son alliée de tous les combats et son premier entraîneur en carrière.
« Ça fait du bien d’être de retour à Québec auprès de ma famille, a-t-elle raconté, hier, lors d’une tournée médiatique. J’ai retrouvé ma mère qui a toujours été présente dans les moments plus difficiles. Ma mère était inquiète parce qu’elle voyait que j’étais beaucoup plus fragile. J’ai appris à connaître les enfants de mes frères et soeurs que je ne voyais pratiquement pas. C’est très positif de passer du temps en famille tout en poursuivant mon rêve de me qualifier pour Paris. »
UNE DÉCISION DIFFICILE
La décision de quitter le club CAMO au retour du championnat mondial en février n’a pas été facile, mais elle était nécessaire.
« J’avais besoin d’un changement d’environnement pour me reconstruire, a-t-elle confié. C’est difficile de cerner les raisons et il n’y a personne à blâmer, mais je n’étais pas dans un bon état d’esprit. Mes performances au mondial n’étaient pas à la hauteur de ce que je vaux. Ce n’était pas seulement dans le sport que je ne me sentais pas bien. »
Cette décision à seulement trois mois des Essais olympiques qui se dérouleront du 13 au 19 mai à Toronto n’était pas évidente.
« J’ai décidé de me prioriser pour que je sois bien dans ma peau, a-t-elle expliqué, mais ce fut une décision difficile et ça serait mentir de dire que les risques reliés à ce choix ne m’ont pas traversé l’esprit et n’ont pas engendré de l’anxiété. »
RETROUVAILLES
Son retour à Québec, où elle fait ses débuts dans le club de Pont-Rouge et par la suite au Club de natation de Québec (CNQ), se passe bien.
« Marc-André [Pelletier] m’a vue grandir adolescente quand j’avais plusieurs questions et c’est lui qui m’entraînait lorsque j’ai participé à mes premiers Jeux à Londres en 2012. Les athlètes ont chacun leurs forces et leurs fragilités et Marc-André est très bon pour aider un athlète dans les moments difficiles. « Mon départ de CAMO n’était pas relié à un problème de coach. »
EN PLEINE FORME
Si elle n’a pas fait de compétition depuis son retour des mondiaux et qu’elle a préféré faire l’impasse sur les nationaux qui se déroulent actuellement à Toronto, Savard assure que sa forme physique est au rendez-vous.
« Je réussis des choses dans la piscine et dans le gymnase qui sont parmi les meilleures dans ma carrière. L’état mental influence beaucoup les performances et je voulais retrouver un environnement plus paisible. On travaille quelques aspects techniques en ciblant des lacunes, mais le plus important est d’améliorer mon état d’esprit et ma confiance. »
Aux Essais olympiques, Savard tentera de se qualifier pour les Jeux au 100 m papillon ainsi qu’aux relais 4x100 m et 4x200 m libres.