Le Journal de Montreal

LA LONGUE ROUTE D’UN MIRACULÉ

Gary Woodland a survécu à une délicate chirurgie au cerveau il y a six mois

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AUGUSTA | En descendant Magnolia Lane en début de semaine, le rétroviseu­r de Gary Woodland reflétait des mois sombres durant lesquels il aurait pu y laisser sa peau. La médecine l’a sauvé. Depuis sa chirurgie au cerveau en septembre, l’homme de 39 ans a surmonté avec succès les obstacles sur sa route le ramenant au Augusta National.

Le reportage d’ESPN sur son histoire tire les larmes, même celles des coeurs les plus durs.

Quand l’Américain a annoncé à la fin de l’été qu’il devait prendre une pause du golf en raison de son état de santé précaire et qu’il devait subir une chirurgie pour retirer une lésion au cerveau, les médecins avaient son sort entre leurs mains.

Sa vie et celle de sa famille ont basculé trois semaines après l’édition 2023 du Tournoi des Maîtres. Alors à Vallarta pour y disputer l’Omnium du Mexique, il est soudaineme­nt frappé par d’intenses cauchemars et terreurs nocturnes. Dans les jours suivants, il est effrayé par tout, dont le golf et la mort.

DÉCOUVERTE TROUBLANTE

Dans une série d’examens par des images de résonance magnétique, les docteurs ont découvert une lésion située dans la partie de son cerveau contrôlant la peur et l’anxiété. Woodland n’était donc pas cinglé. En attendant de l’opérer, ils le bourrent de médicament­s diminuant sa qualité de vie.

Le golfeur aux quatre titres en carrière continue tout de même sa saison en participan­t à neuf tournois jusqu’en septembre.

Ce n’est toutefois pas sur les allées et les verts qu’il a peiné à cacher sa maladie.

DES LETTRES ÉMOUVANTES

Un jour, il a décidé d’écrire une lettre à sa femme, Gabby, une autre à son fils Jaxson, et deux à ses filles Maddox et Lennox à propos d’un futur sans lui.

« Il est ressorti de la chambre en larmes, témoigne sa conjointe dans le poignant reportage. Nos enfants sont si jeunes. Manquer leurs grands moments, c’est une chose. Mais manquer l’effervesce­nce du quotidien, c’en est une autre et c’est difficile. »

« Écrire une lettre pour le futur, c’est l’une des choses les plus difficiles que j’ai eues à faire dans ma vie », s’est rappelé le champion de l’Omnium des États-Unis.

« J’ai écrit à mes filles qu’il n’y avait rien de plus cher à mes yeux que de les accompagne­r pour descendre l’allée à leur mariage. Et à mon gars, que je ne le verrais pas grandir et devenir l’homme qu’il souhaitera­it. À ma femme, j’ai écrit tout ce qu’elle représente pour moi et que je ne changerais rien à notre histoire. »

Mais Gabbie, Jaxson, Maddox et Lennox n’ont jamais ouvert leur lettre, car en septembre dernier, les spécialist­es ont réussi leur délicate chirurgie.

DE RETOUR SUR LES PARCOURS

Woodland a ensuite débuté sa longue route vers la guérison avec un objectif en tête : retourner sur les allées du circuit de la PGA et participer au Masters.

« Beaucoup de défis m’attendaien­t, mais tout serait correct », a-t-il assuré à sa famille.

Durant sa convalesce­nce, le golfeur a transformé sa salle à manger en vert de pratique. Une facette de son jeu qui l’avait placé au 170e rang en 2023.

Dès le début de la nouvelle saison, il s’est présenté aux premiers tournois à Hawaï. Il a réservé sa meilleure performanc­e, une 21e place, à l’Omnium de Houston à la fin mars.

LE POINT DE BASCULE

Quand il a pointé le nez de son camion Mercedes dans la mythique allée menant au pavillon blanc du Augusta National, les gardes de sécurité l’ont chaleureus­ement accueilli. Émotif, il s’est avancé sur Magnolia Lane six mois après la chirurgie qui lui a sauvé la vie.

« C’est après le Masters que tout a commencé. Ce tournoi est toujours au sommet de la liste des majeurs. »

« C’est incroyable d’être de retour ici. Ce fut toute une aventure et un processus. Il n’y a pas un autre endroit au monde où je souhaitera­is être en ce moment », a indiqué à son arrivée celui qui y avait offert son meilleur rendement l’an dernier avec une 14e position.

« J’en suis à ma 12e présence. J’ai compris certaines choses. Je n’avais jamais aussi bien fait avec mon fer droit. J’espère retrouver cette sensation et ce rythme cette semaine. »

Cette semaine, Woodland est chaudement applaudi par les spectateur­s qui soulignent son courage et sa persévéran­ce.

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PHOTO AFP Gary Woodland appréciait mieux que quiconque sa ronde d’hier à Augusta. On le voit tout sourire sur le vert du deuxième trou.

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