Les Canadiennes dans le carré d’as
L’unifolié ne s’est jamais incliné face à la Suède en 12 affrontements à cet événement
UTICA, New York | Ann-Renée Desbiens, qui a eu 30 ans la veille, n’a pas obtenu le cadeau d’anniversaire tant espéré. Elle n’a pas affronté la Suède en quarts de finale du Championnat du monde de hockey féminin. Mais la gardienne québécoise peut se consoler, car, bien reposée, elle devrait voir de l’action en demi-finale, demain, face à la Tchéquie.
« On a trois bonnes gardiennes et “Masch” [Emerance Maschmeyer] méritait de jouer ce match. Elle a fait des arrêts clés, entre autres en désavantage numérique », a souligné au Journal Marie-Philip Poulin après une victoire de 5 à 1, hier.
Sans surprise, les Canadiennes l’ont emporté grâce à un doublé de la défenseure Renata Fast, dans un Adirondack Bank Center, domicile des Comets d’Utica dans la Ligue américaine, où le rouge, blanc et noir avait prédominance sur le jaune.
La formation de l’unifolié n’a pas voulu se faire jouer le même tour que l’an dernier, quand, au Mondial, elle avait eu besoin de la prolongation pour se défaire de la Suède, en quarts de finale également.
Le Canada est demeuré invaincu en 12 affrontements à cet événement face à la triple couronne.
« Nous n’avons même pas pensé à l’année passée, a raconté Laura Stacey. Nous sommes en mission et nous connaissons chacune nos rôles. »
«ENFEU!»
L’attaquante qui joue à Montréal en saison régulière a participé au pointage, procurant une avance de deux buts aux siennes après 5 min 29 s de jeu.
« C’était un jeu incroyable de Blayre [Turnbull]. Elle a travaillé fort et elle m’a repérée dans le haut de l’enclave. J’ai essayé de réagir rapidement et j’ai été chanceuse, la rondelle est rentrée dans le but », a-t-elle décrit.
« On voulait connaître un bon début de rencontre afin de donner le ton pour le reste de la soirée », a ajouté Stacey.
L’étoile de la partie a été sans aucun doute Fast. L’Ontarienne de 29 ans était partout sur la patinoire, elle s’est portée à l’attaque, débordant des rivales sur son premier filet.
« Elle était magnifique à regarder jouer. Ses lancers sont précis. Top net de la ligne bleue, faut le faire ! » a lancé Poulin.
« Elle était en feu ! Elle a effectué de l’échec avant, avec sa vitesse, elle a sauvé quelques dégagements. Ce n’est jamais facile de l’affronter quand elle est dans sa zone », a dit Stacey.
UN BUT REFUSÉ
Les Suédoises ont été dans le coup jusqu’à ce qu’un but leur soit refusé au milieu de la troisième période parce qu’une officielle a sifflé trop vite.
Elles auraient pu réduire l’écart à 3 à 2 (la jeune attaquante de 17 ans Hilda Svensson a été la seule à déjouer Maschmeyer, qui a réalisé 17 arrêts).
Au lieu de ça, elles ont écopé d’une punition, puis Natalie Spooner et Jaime Bourbonnais, sur une passe de Poulin, ont marqué, sciant les jambes des Scandinaves.
« C’est une erreur, a statué l’entraîneur Ulf Lundberg. Quand mon équipe en commet une, j’en prends la responsabilité, alors ça devrait être la même chose pour les arbitres. »
De son côté, Emma Söderberg, qui a été bombardée de 44 rondelles, peut sortir la tête haute.
La gardienne du club de Boston a d’ailleurs stoppé Poulin et Stacey quand elles étaient seules devant elle.
« Le pointage n’indique pas l’allure du match, a-t-elle soutenu. Nous avons mieux joué que l’an dernier. Je suis fière parce que nous avons bataillé ferme. »
Dans les autres quarts de finale, la Finlande a eu le dessus sur la Suisse 3 à 1, la Tchéquie a battu l’Allemagne in extremis 1 à 0 et les États-Unis ont écrasé le Japon 10 à 0.