Au moins, Patrick a gagné
ELMONT | Stéphane Desmeules souhaitait voir un match aussi productif que celui remporté 9 à 3, mardi contre les Flyers. On pouvait le comprendre d’être exigeant. Comment ne pas l’être lorsqu’on se lève à 4h du matin pour faire 10 heures d’autobus depuis la Vieille Capitale ?
M. Desmeules et ses 199 concitoyens ont dû se contenter de cinq buts.
Au moins la bière était sûrement moins chère qu’au Centre Bell. Et c’est le club de Patrick Roy, le gars de Québec, qui a gagné. Une victoire en prolongation par le pointage de 3 à 2, gracieuseté de Kyle Palmieri.
De quoi satisfaire tous ceux qui auraient aimé le voir derrière le banc du Canadien… et ceux qui n’ont jamais digéré le départ des Nordiques.
Non, le Tricolore n’était pas aussi allumé que mardi. Il faut dire que l’adversaire était loin d’être aussi permissif. Les Islanders sont en mission pour garder leur emprise sur le troisième rang de la division métropolitaine et ça parait.
Cette sixième victoire consécutive leur permet de s’éloigner à quatre points d’une possible exclusion des séries.
ÇA PASSE SERRÉ
Contrairement à ce qui semble se passer dans la ville de l’Amour fraternel, le courant passe entre Roy et ses joueurs. Le système implanté a mis quelques semaines à être bien assimilé. Mais tout le monde l’a accepté, même s’il consistait d’abord et avant tout à resserrer le jeu défensif.
« Il a modifié notre système dans les trois zones, a fait valoir Jean-Gabriel Pageau, en matinée. Il l’a fait de façon graduelle. Il n’est pas arrivé ici en criant. Il a amené tout ça de façon positive. Il a toujours eu confiance en nous. »
C’est ce qui explique que le Canadien a peiné à s’approcher de Semyon Varlamov et qu’il a été limité à 15 tirs. Ce fut le contraire pour Samuel Montembeault, appelé à s’illustrer à plusieurs occasions sur les 34 qu’il a reçus.
D’ailleurs, le site Natural Stat Trick a compilé 21 occasions de marquer de haute qualité pour les Islanders, contre quatre pour le Canadien.
Le but de Cole Caufield fut le résultat d’une rare brèche dans l’enclave des locaux.
Plus tôt, Jordan Harris avait dû dégainer un tir de la ligne bleue. Il est de mise de souligner le travail de Juraj Slafkosvky qui, encore une fois, avait posté ses grosses foufounes dans le champ de vision du gardien des Islanders.
Sur la séquence, Nick Suzuki a récolté son 76e point de la saison. C’est la deuxième saison la plus productive pour un joueur du Canadien au cours des 26 dernières années. Alex Kovalev, avec 84 points en 2007-2008, détient toujours la palme.
LE CODE POUR GALLAGHER
Les joueurs de la LNH ont la mémoire longue. Même si deux mois et demi se sont passés depuis l’incident, que chacune des équipes a joué une trentaine de matchs et que Brendan Gallagher a été suspendu pour cinq rencontres, les Islanders n’avaient pas oublié le coup de coude que l’attaquant du Canadien avait asséné au visage d’Adam Pelech le 25 janvier.
C’est à Pageau qu’est revenu le mandat de redresser les torts de Gallagher. Un combat de poids plume sans grande étincelle.
Quant à Pelech, il devra songer à inclure une clause qui le soustrait à tout affrontement contre le Tricolore. Dans les derniers instants de la deuxième période, il a encaissé une mise en échec de Michael Pezzetta en plein dans les numéros.
Cette fois le défenseur des Islanders s’en est tiré avec plus de peur que de mal.