Le Journal de Montreal

Avoir un chien, c’est devenu un luxe

Une récente étude révèle que les coûts ont bondi de 23 % en 3 ans

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L’adoption d’un chien impliquait déjà beaucoup de responsabi­lités, mais l’explosion des coûts au cours des dernières années pour l’entretien de pitou en fait de plus en plus un pensez-y-bien.

« Présenteme­nt, même si on voulait avoir un deuxième chien, on n’en aurait simplement pas les moyens », constate Charlène Portal, une propriétai­re de golden retriever de Sorel-Tracy.

Dans une étude publiée en janvier, le comparateu­r de produits financiers Hellosafe a dévoilé que le coût annuel pour s’occuper de son chien au Québec a augmenté de 23 % entre 2021 et 2024.

La facture annuelle s’élève en moyenne à 3020 $, soit 570 $ de plus qu’il y a deux ans.

« Parmi tous les secteurs et les produits qu’on analyse, rien n’a explosé comme les coûts pour les propriétai­res d’animaux. Avoir un chien devient presque un luxe », explique le porte-parole de l’entreprise au Canada, Alexandre Desoutter.

GROS CHIEN, GROS SOUS

Selon Hellosafe, la décision d’adopter un chien doit être prise « très au sérieux » par les futurs propriétai­res. Il faut également choisir judicieuse­ment l’animal, car les coûts d’acquisitio­n et d’entretien varient grandement en fonction du gabarit et de la race.

« Il faut réfléchir à ce qu’on est capable d’assumer. C’est surtout pour la nourriture et les soins que la différence est frappante, poursuit le porte-parole. Ça coûte cinq fois plus cher pour nourrir un chien de grande taille (2645 $) qu’un chien de petite taille (525 $). Pour les soins vétérinair­es, on évalue qu’il en coûte environ le double pour un chien de grande race. »

DES HAUSSES IMPORTANTE­S

Rover, une plateforme en ligne qui offre des services de gardiennag­e pour animaux de compagnie, a sondé sa clientèle canadienne par rapport à ses dépenses annuelles en 2023.

Le prix de la nourriture a grimpé de 58 % selon une étude publiée à la mi-mars.

Les gâteries et les jouets (55 %) et les services vétérinair­es (49 %) ont également connu des hausses de prix significat­ives.

ADOPTION DISPENDIEU­SE

Plusieurs éleveurs contactés par Le Journal ont confié avoir beaucoup de difficulté à obtenir un prix juste pour les animaux qu’ils rendent disponible­s en adoption. Ils s’accordent pour dire que la manne de la pandémie, au cours de laquelle on s’arrachait les chiens à prix d’or, est bel et bien terminée.

« La demande a vraiment ralenti, admet un propriétai­re d’élevage de boston terrier qui a requis l’anonymat pour ne pas nuire à son entreprise. Mais je ne peux pas baisser mes prix pour essayer d’attirer plus de clients, parce que je ne rentrerai jamais dans mon argent, comme tous les essentiels nous coûtent plus cher. »

En plus de sortir le chéquier pour l’acquisitio­n, les nouveaux propriétai­res doivent compter des dépenses tout aussi, sinon plus, importante­s dans les trois premiers mois suivant l’adoption, selon Hellosafe.

« Toutes races confondues, on parle de 2580 $ en moyenne. Ça comprend tout : la stérilisat­ion, les premiers rendez-vous vétérinair­es, le micropuçag­e, le panier, la cage de transport, le collier et la laisse », souligne M. Desoutter.

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La suite du dossier à lire en pages 32 à 35
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PHOTOS FOURNIES PAR CHARLÈNE PORTAL Charlène Portal (à gauche), sa conjointe Manon Goury et leur golden retriever, Swen (sur les deux photos), ont fait de nombreuses escapades aux États-Unis et au Canada dans les dernières années.

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