Des travaux de sécurité exigés sur l’A-50
Des maires des Laurentides demandent à Québec d’intervenir en attendant l’élargissement de l’autoroute
Neuf maires des Laurentides, n’en pouvant plus des accidents mortels sur l’autoroute 50, ont joint leur voix pour exiger de Québec des mesures de sécurité en attendant les travaux d’élargissement… qui ne devraient pas être exécutés avant au moins dix ans.
Les élus ne sont pas seuls dans leur croisade. Denyse Langelier se souvient d’avoir été l’une des premières coroners il y a plus d’une décennie à sonner l’alarme sur la dangerosité de l’A-50. « Ç’a parti le bal des recommandations faites par moi et d’autres coroners ensuite. Mais il faut être persévérants », confie-t-elle.
C’est que la circulation à contresens dans certains secteurs et la vitesse donnent souvent lieu à des collisions frontales particulièrement violentes et à des scènes épouvantables pour les premiers répondants, explique Denis Lacelle, directeur du service des incendies de Lochaber.
« On a une job à faire, mais on a pogné des accidents dernièrement qui n’ont pas été faciles à voir », dit-il en précisant que certains pompiers ont dû avoir recours à de l’aide psychologique.
ENCORE QUATRE MORTS
Le gouvernement provincial a annoncé vouloir élargir l’autoroute à quatre voies sur toute la longueur, mais ce sont des travaux prévus pour encore 10 ans, rapporte Me Denyse Langelier.
« C’est certain que les accidents mortels continuent pendant ce temps-là », s’alarme-t-elle.
Me Langelier, qui a également sommé Québec de sécuriser l’A-50 après le décès d’une jeune mère à l’été 2022, rappelle qu’il y a récemment eu encore quatre morts en presque autant de mois [voir encadré].
« C’est beaucoup », selon la coroner d’expérience. Et elle n’est pas la seule à s’inquiéter.
Pour tenter de faire comprendre au gouvernement l’urgence d’agir, les neuf maires de la MRC d’Argenteuil ont adopté mercredi lors d’un conseil une résolution dans laquelle ils revendiquent « la mise en place de mesures de sécurité efficaces, et ce, dans les plus brefs délais. »
INVESTIR POUR SAUVER DES VIES
Sur une grande partie de leur territoire, les voies de circulation sont contiguës, uniquement divisées par une ligne médiane double.
Les élus réclament entre autres une plus grande présence policière, des radars-photos, un meilleur éclairage et surtout, des glissières de sécurité flexibles à haute tension entre les voies de sens inverse dans les portions les plus dangereuses.
À Gatineau, cette structure installée dans le cadre d’un projet pilote a permis de sauver des vies en empêchant des collisions frontales, font-ils valoir.
Pour faire face « au flot d’accidents toujours en croissance », la municipalité de Brownsburg-Chatham a même dû s’équiper de nouveaux véhicules d’intervention, notamment avec des pinces de désincarcération, rapporte le directeur général Jean-François Brunet.
« On a une autre problématique dans la région : le manque d’ambulances, donc on essaie de compenser. On a décidé d’investir dans les services incendies pour sauver des vies », explique-t-il au