Le Journal de Montreal

Drogue et armes dans l’hôpital : le grand dérapage !

- Mario.dumont@ quebecorme­dia.com

Mon collègue Richard Martineau s’étonnait cette semaine de voir la consommati­on de drogue dure tolérée au pénitencie­r de Drummondvi­lle. Bien que la drogue soit interdite en prison, bien qu’on demande aux agents d’en combattre le trafic à l’intérieur, il existe une « zone d’amnistie » où la consommati­on de drogues est acceptée.

Cela s’inscrit dans une approche dite moderne et progressis­te selon laquelle il ne faut pas confronter celui qui veut consommer. Fournir les seringues, fournir même l’héroïne au besoin, offrir un lieu sécuritair­e, les intervenan­ts ont développé une approche qui vise la sécurité du toxicomane.

Bien que défendable dans des circonstan­ces extrêmes où la vie est en jeu, cette méthode amène des excès qui commencent à créer des problèmes alarmants. En la matière, la Colombie-Britanniqu­e va loin, et certains nous proposent ce modèle.

Prudence S.V.P. Le débat qui fait rage depuis une semaine dans cette province de l’Ouest est le suivant : doit-on laisser aux patients leurs armes et leur drogue lors d’un séjour à l’hôpital ? Rien de moins.

QUEL MÉMO !

Un mémo étonnant a d’abord été révélé par le National Post. Envoyé aux établissem­ents de santé du nord de la province, il explique au personnel de ne pas toucher aux possession­s de drogues du patient. Il insiste aussi pour qu’on le laisse consommer librement dans sa chambre. Pas question non plus d’intervenir si un visiteur fait rentrer de la drogue dans l’hôpital. Surtout, pas question d’appeler la police à moins d’incidents violents.

Quant aux armes qu’un patient aurait apportées à l’hôpital, le personnel n’y touche pas. En fait, on précise une certaine longueur de lame au-delà de laquelle on interviend­rait. Pour un couteau trop long (ou une épée), on demanderai­t au patient que quelqu’un les rapporte à la maison.

Le ministre de la Santé a juré que ce mémo est mal rédigé et que les problèmes décrits n’existent pas. Instantané­ment, les syndicats d’infirmière­s ont décrié l’aveuglemen­t. La présidente du syndicat des infirmière­s de Colombie-Britanniqu­e décrit la présence de drogue et d’armes dans les hôpitaux comme « un problème répandu dans le réseau et d’une ampleur significat­ive ».

DANGER

Des membres du personnel ont témoigné individuel­lement. L’une dit devoir traverser des nuages de fumée de drogues dures pour aller donner les soins.

Une autre s’est fait conseiller de ne plus allaiter son enfant en raison du risque de contaminat­ion de son lait par les drogues respirées à l’hôpital.

Des infirmière­s se plaignent que les patients intoxiqués représente­nt un danger quotidien pour leur sécurité.

Beau mélange : armes et drogues dans un départemen­t par exemple où les patients sont aux prises avec des problèmes de santé mentale.

Devant la crise, le gouverneme­nt paniqué a créé une équipe de choc pour aller mesurer l’ampleur du problème. Quel gâchis !

On se fait dire qu’il faut éviter de stigmatise­r les consommate­urs.

Je répondrai qu’il faut surtout arrêter de répandre le fléau des drogues dures.

Les drogues deviennent un fléau qui donne lieu à des aberration­s

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