SÉOUL, VILLE DU FUTUR EN TRANSPORT COLLECTIF
Pendant ce temps, au Québec, les projets stagnent
SÉOUL, Corée du Sud | Pendant qu’à Québec on tergiverse encore pour un tramway, que Montréal peine à développer son métro et que l’idée d’un « train rapide » Toronto-Québec avance à la vitesse de l’escargot, la Corée du Sud s’est dotée d’un des meilleurs réseaux au monde, auquel s’ajouteront des taxis volants, des bus autonomes et même un train quasi supersonique.
Au Québec, le dernier budget du gouvernement Legault investit trois fois moins en transport collectif que dans les routes et très peu en transport interurbain par bus.
Au contraire, la Corée consacre deux fois plus d’argent au réseau ferroviaire qu’au réseau routier et a fait des choix politiques basant le développement de son économie des dernières décennies sur le transport intelligent, efficace et durable.
« Non seulement ces choix améliorent la mobilité pour ses citoyens, mais ils créent des modèles pour les villes et les nations à travers le monde », affirme la Dre Madiha Bencekri, experte en ingénierie des transports et en villes intelligentes à l’Université de Séoul.
Le système de la capitale de la Corée du Sud, Séoul, est considéré comme l’un des meilleurs réseaux de transport collectif au monde. On envisage maintenant des innovations telles que des taxis volants et un train qui filera presque à la vitesse du son.
Une foule d’innovations y sont déjà en place comme des bus autonomes et un centre de contrôle qui détecte la congestion et avertit sur-le-champ les automobilistes.
EN TEMPS RÉEL
À Séoul, on mise sur la mobilité intégrée, soit un éventail de choix en transport en commun. Une solution que le maire, Bruno Marchand, veut implanter à Québec, mais qui en est encore aux balbutiements. On s’y déplace facilement, l’information en temps réel est disponible au bout des doigts, sur le téléphone intelligent.
C’est sans compter qu’un réseau de trains à grande vitesse couvre le territoire du pays et rend les transports interurbains faciles et efficaces.
Cette ville futuriste compte aussi ajouter à son menu de transport collectif un mode peu utilisé en Asie, le tramway, pour plus de « confort ».
De plus, les Coréens ont bâti en 15 ans une ville ultramoderne, Songdo, en banlieue de Séoul, un modèle de ville intelligente et durable où le but était de se passer entièrement de voitures. Cet objectif est toutefois loin d’être atteint, selon les chercheurs.
DIFFÉRENTE, MAIS SEMBLABLE
La Corée du Sud est bien différente du Québec sur les plans de la superficie, de la population et de la densité des villes. Mais son PIB par habitant est sensiblement le même, le climat est semblable, quoique moins froid et neigeux, et le coût de la vie y est similaire.
« En investissant dans la recherche, en implantant des solutions fondées sur les données et en mettant l’accent sur l’expérience de l’usager, la Corée est en train de définir le futur du transport, en pavant la voie à un monde plus efficace, durable et connecté », soutient la chercheuse Bencekri.
En ruines après la guerre de Corée, en 1953, le pays démocratique s’est rebâti en quelques décennies et son développement inouï s’est réalisé en l’espace d’à peine 30 ans.
Grâce à des investissements majeurs en recherche et développement (R&D), qui comptent pour 4,93 % de son PIB, il est le pays le plus innovant du monde en 2021, selon Bloomberg. Il s’est hissé parmi les leaders sur la planète en transport intelligent et en innovation.