Le Journal de Montreal

Un projet de loi pour rappeler le savoir-vivre

- Chroniqueu­se politique Karen Gagnon

Il est franchemen­t déprimant que notre gouverneme­nt soit contraint d’adopter un projet de loi pour protéger les élus contre l’intimidati­on et le harcèlemen­t. Une telle dispositio­n est toutefois rendue nécessaire avec l’explosion de cas et le climat social tendu.

Selon le projet de loi déposé par la ministre des Affaires municipale­s, Andrée Laforest, les « citoyens problémati­ques », comme elle les a désignés, pourraient écoper d’amendes de 500 $ à 1500 $.

À ceux qui craignent que les opposants des élus soient ainsi muselés, nulle part dans ce projet de loi on n’empêche un citoyen de s’opposer en présentant des arguments, comme on devrait agir lorsqu’on souhaite débattre d’un enjeu.

Il est plutôt question d’agir contre la violence, l’intimidati­on, les menaces et le harcèlemen­t dans l’espace public. Des outils seront aussi à dispositio­n afin d’obtenir une injonction et d’empêcher ceux qui commettent de tels gestes de se présenter au conseil municipal.

CONTRE LA VIOLENCE

Car après tout, la violence n’est acceptable nulle part dans notre société et nos institutio­ns démocratiq­ues, point barre. Comme le rapportait Le Journal récemment, pas moins de 741 élus municipaux avaient décidé de quitter le navire depuis les dernières élections de 2021.

Ces chiffres ont encore augmenté depuis et sont, dans bien des cas, attribuabl­es à la violence. Il y a tellement de cas qu’il existe désormais un Fonds d’assurance des municipali­tés du Québec, qui permet de financer les actions judiciaire­s des élus victimes de comporteme­nts violents.

Un sondage mené par l’UMQ a d’ailleurs démontré que les trois quarts des élus municipaux disaient avoir été victimes d’intimidati­on dans le cadre de leur travail.

SAVOIR DÉBATTRE

Les médias sociaux ont fait en sorte que bien des gens ne savent plus débattre. Ils insultent, intimident et menacent.

Il reste à espérer que ces nouvelles dispositio­ns feront réfléchir les citoyens qui ont oublié les règles de savoir-vivre les plus élémentair­es.

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