« Comment on en fait plus ? »
Le premier ministre de la France, Gabriel Attal, souhaite augmenter la collaboration avec le Québec Inc.
Le premier ministre français, Gabriel Attal, qui dit avoir une « proximité absolue » avec le Québec, a échangé hier après-midi avec des PDG du club sélect du Québec Inc. à la Caisse de dépôt, accompagné du premier ministre François Legault.
Autour d’une table avec les têtes dirigeantes du Québec et de son ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, aussi présent à l’autre bout de la table, le premier ministre Gabriel Attal a laissé tomber un « cher François », pour évoquer le dirigeant du Québec.
« On a la chance d’avoir des investissements importants de Boralex, de CGI et de CAE. Moi, ce qui m’intéresserait d’entendre de votre part, c’est comment on en fait plus », a exprimé Attal devant les grands patrons de ces sociétés.
Avant lui, François Legault avait rappelé aux PDG présents, et au premier ministre français, que l’essence même de la Caisse de dépôt avait fleuri ici en s’inspirant de l’Hexagone.
« On a eu besoin de la Caisse de dépôt et, un peu comme l’Assemblée nationale, on a copié le nom », a lancé François Legault avec le sourire.
« On a besoin du 400 G$ de la Caisse de dépôt au Québec », a-t-il ajouté.
TRANSITION NÉCESSAIRE
Les deux premiers ministres ont ensuite pris part à un panel organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) sur les filières stratégiques communes devant le gratin des affaires et d’ex-politiciens venus les entendre.
Lors de cet échange devant le public, avec la présence de plusieurs ex-premiers ministres québécois, François Legault a parlé de la transition énergétique nécessaire.
« On a Hydro-Québec. On a une belle opportunité de développer dans l’éolien et de développer, et on ose le dire, de nouveaux barrages et de revoir les barrages existants », a-t-il expliqué.
« On veut sortir de la dépendance aux hydrocarbures de grandes puissances. On a vu comment la Russie a utilisé le gaz », a souligné pour sa part le premier ministre français Gabriel Attal.
« PELURES DE BANANES »
Croisé à l’événement, l’ex-ministre des Finances Raymond Bachand était ravi de voir que Gabriel Attal était expérimenté malgré son âge. « Il a été bien briefé ou très habile parce qu’il n’a pas glissé sur les pelures de bananes Québec-Canada », a-t-il lancé au Journal.
Alors que l’accord Canada-Europe bloque au Sénat français, Raymond Bachand, qui en a été un des artisans avec Jean Charest, s’est montré optimiste pour la suite.
« On est toujours en danger d’un tremblement de terre que l’on ne voit pas venir, mais sur le fondamental, ça a été gagnant pour les deux pays », a-t-il partagé.
À deux pas de lui, le vice-président exécutif de Bombardier, David Murray, a rappelé l’importance des liens économiques qui unissent la France et le Québec.
« On achète plusieurs centaines de millions de dollars de nos fournisseurs là-bas, de nos cousins français », a-t-il affirmé. David Murray a dit souhaiter développer davantage les biocarburants.
« Il peut y avoir plusieurs opportunités au niveau militaire », a-t-il indiqué.
Le Journal rappelait hier que l’Hexagone n’a pas peur de protéger ses champions nationaux. Il y a trois ans, le ministre français de l’Économie de l’époque, Bruno Le Maire, a bloqué la vente du détaillant Carrefour au québécois Couche-Tard.
Airbus, Alstom, Michelin, Keolis… des géants français ne se gênent pourtant pas faire des acquisitions au Québec, souvent avec le soutien du gouvernement ou de la Caisse.