Le Journal de Montreal

Bell défend ses 4800 coupes d’emploi

L’entreprise questionné­e par des députés fédéraux

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Agence QMI | Le président et chef de la direction de Bell Canada (BCE), Mirko Bibic, a été vertement critiqué par les députés fédéraux, jeudi, alors qu’il tentait tant bien que mal de défendre les mises à pied de 4800 personnes annoncées en février.

Longuement interrogé par les élus siégeant au Comité permanent du Patrimoine, M. Bibic a défendu sa décision en faisant notamment valoir que la chaîne CTV avait perdu 180 millions $ l’an dernier.

Le contexte économique difficile et la concurrenc­e des géants du numérique américains – qui ne sont pas soumis aux mêmes règles que les médias canadiens, notamment en matière de contenus – expliquera­ient les déboires de Bell Média.

« Il faudrait obliger les plateforme­s du web à contribuer. Il faudrait que le gouverneme­nt fédéral investisse dans les médias canadiens traditionn­els », a avancé Mirko Bibic, donc l’entreprise a déjà reçu des centaines de millions de dollars d’argent public du gouverneme­nt.

Malgré les coupes, le dirigeant a assuré que Bell fait sa part pour informer les Canadiens. « L’objectif principal, c’est de desservir l’auditoire et le consommate­ur.

C’est ce que nous faisons. Nous produisons de plus en plus de nouvelles, au-delà des minimums réglementa­ires qui sont imposés par le CRTC », a plaidé le PDG.

MAUVAIS QUART D’HEURE

Ces explicatio­ns n’ont guère impression­né les élus, qui ont critiqué les réponses évasives du dirigeant ou ont remis en question le versement de millions de dollars en bonus aux hauts dirigeants de BCE, incluant 2,96 millions $ pour M. Bibic.

En février, Bell avait ébranlé le milieu médiatique canadien déjà fragile en annonçant 4800 mises à pied partout dans l’entreprise, dont 10 % dans la filiale Bell Média, en plus de la vente de 45 stations de radio. Ces suppressio­ns de postes s’ajoutaient à 1300 décidées en juin 2023.

Cette annonce avait fait fulminer le gouverneme­nt fédéral. Le premier ministre Justin Trudeau avait qualifié de « décision pourrie » l’annonce de Bell (« garbage decision », en anglais).

Les médias canadiens vivent des moments troubles. Outre Bell, plusieurs autres acteurs ont dû annoncer d’importante­s coupes, incluant Groupe TVA et Postmedia, tandis que le journal Métro a carrément fermé l’été dernier.

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