Le Journal de Montreal

Matheson rejoint un groupe sélect

Depuis 35 ans, seuls 4 défenseurs du Canadien ont atteint le plateau des 60 points

- Dave.levesque@quebecorme­dia.com

OTTAWA | En obtenant une passe sur le 25e but de la saison de Cole Caufield jeudi, Mike Matheson a réalisé un exploit rare chez les défenseurs du Canadien au cours des 35 dernières années.

L’arrière de 30 ans a atteint le plateau des 60 points. C’est de loin sa meilleure performanc­e en carrière, lui qui en avait amassé 34 à sa meilleure saison l’an dernier.

Si on regarde depuis le début des années 1990, seulement quatre autres défenseurs ont atteint ce fameux plateau. P. K. Subban (60 pts) est le dernier à l’avoir réussi en 2014-2015. Sheldon Souray (64 pts en 2006-2007), Mark Streit (62 pts en 2007-2008) et Andrei Markov (64 pts en 2008-2009) se sont succédé avant ça.

Il faut remonter à la saison 1988-1989 pour voir un défenseur du CH franchir le cap des 70 points. Chris Chelios en avait alors amassé 73.

Matheson n’est pas le gars qui déplace le plus d’air, on n’est donc pas étonné qu’il soit modeste en abordant le sujet.

« Je ne le savais même pas jusqu’à ce que quelqu’un me le dise après le match. Ce n’est pas quelque chose que je regarde beaucoup. Je trouve que plus je me concentre sur ça, moins je me concentre sur les aspects de mon jeu qui m’aident à bien jouer. »

Mais quand on lui demande le secret de son succès, on réalise qu’il compte quand même un peu.

« Je suis chanceux de jouer avec de bons joueurs. Tu n’as pas 50 passes sans des joueurs qui sont bons autour de toi. »

COMPLET

Pour Martin St-Louis, Matheson est le type de joueur facile à diriger parce que ce sont surtout de petites correction­s qu’il a à faire et qu’il n’a pas à le pousser.

« Il est assez complet comme joueur, il a beaucoup d’atouts. C’est sûr qu’il faut qu’il soit responsabl­e défensivem­ent, mais ces joueurs-là sont capables de retourner un match très facilement avec les atouts qu’ils ont. Pour lui, c’est de continuer à gérer les risques qu’il prend dans les matchs de temps en temps, mais c’est beaucoup plus facile de demander à un gars de gérer les risques que de lui dire j’aimerais ça que tu en fasses plus. »

De toute façon, personne n’est mieux placé que Matheson lui-même pour faire une évaluation juste de son apport.

« J’ai trouvé une forme de maturité et je suis capable d’être honnête avec moimême, je peux regarder mes matchs avec moins d’émotion. Il y en a où j’ai amassé trois points en sachant que je n’ai pas bien joué et il y a des matchs où j’étais à -2 ou -3 et j’ai quand même bien joué. »

PAS TOUTE L’HISTOIRE

Les plus cyniques vont regarder le différenti­el de Matheson et vont se dire qu’à -24, c’est une catastroph­e. Après tout, seul Brandon Gallagher fait pire dans l’équipe avec -25.

« C’est une statistiqu­e qui ne dit pas toute l’histoire, prévient Martin St-Louis. C’est un gars qui joue beaucoup de minutes contre les meilleurs joueurs de la ligue match après match. »

« Il y a beaucoup de situations où c’était peut-être des six contre cinq, il y a des situations où je peux honnêtemen­t dire que ce n’était pas ma faute, mais il y en a qui étaient ma faute et c’est à celles-là que je pense le plus, analyse Matheson. C’est frustrant, mais je ne pense pas que c’est la statistiqu­e qui est la plus importante. »

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN ALARIE ?? Mike Matheson a marqué 60 points jusqu’ici cette saison. C’est de loin sa meilleure performanc­e en carrière, lui qui a facilement battu son record de l’an dernier, qui s’élevait à 34 points.
PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN ALARIE Mike Matheson a marqué 60 points jusqu’ici cette saison. C’est de loin sa meilleure performanc­e en carrière, lui qui a facilement battu son record de l’an dernier, qui s’élevait à 34 points.
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