Le Journal de Montreal

Le Canada veut « effacer » le Québec, affirme PSPP

- Le PQ a aussi demandé le gel du déploiemen­t d’une délégation en Israël PATRICK BELLEROSE

Le Canada de Justin Trudeau cherche à « effacer » le Québec, affirme le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon. Il dit avoir maintenant la certitude de pouvoir tenir un référendum, qui sera probableme­nt celui de la dernière chance.

Le chef péquiste a prononcé un discours à forte saveur souveraini­ste, hier, au terme d’un Conseil national qui portait officielle­ment sur l’habitation, à Drummondvi­lle.

En tête dans les sondages, Paul St-Pierre Plamondon a laissé tomber les gants contre le premier ministre canadien, Justin Trudeau, qui a multiplié les intrusions dans les champs de compétence des provinces ces dernières semaines.

À cela s’ajoute le refus d’Ottawa de céder les pouvoirs en immigratio­n, alors que le fédéral « abuse » de ceux-ci « aux frontières et dans les aéroports pour déstabilis­er le Québec ».

« L’empiétemen­t systématiq­ue dans tous les champs de compétence du Québec est également accompagné d’un discours qui est ouvertemen­t décomplexé, sans aucun respect pour les règles de base de ce Canada. C’est bel et bien une charge contre le Québec. Justin Trudeau n’aura jamais été aussi clair dans son intention », a-t-il déclaré devant les quelque 500 délégués et observateu­rs réunis.

« Le Canada est passé de l’indifféren­ce envers le Québec à une action concertée pour nous affaiblir, pour nous effacer même, à tous les points de vue », a ajouté M. St-Pierre Plamondon.

FINIR LE TRAVAIL DU PÈRE

Pourquoi Justin Trudeau chercherai­t-il à s’en prendre au Québec ? « On peut réfléchir à la carrière de son père et y voir une continuité », a souligné le chef péquiste.

Mais l’effacement du Québec relève d’une tendance lourde, selon lui, qui se révèle aussi dans le chant entonné par des députés conservate­urs à la Chambre des communes, la semaine dernière, après la défaite d’une motion pour abolir le serment au roi.

« Pour plusieurs, dont ceux qui chantaient God Save the King, le Québec est un problème qu’il faut éventuelle­ment régler. [...] C’est une philosophi­e politique du Canada qui est d’origine coloniale », dit-il.

Face à ce constat, Paul St-Pierre Plamondon estime que le prochain référendum sera déterminan­t afin d’éviter la disparitio­n du peuple québécois.

DERNIÈRE CHANCE

« Les Québécois doivent réaliser que notre prochain rendez-vous avec l’histoire est peut-être, fort probableme­nt, notre chance ultime de se donner une pérennité linguistiq­ue et culturelle », a-t-il confié.

Le chef péquiste affirme même avoir la « certitude » que les Québécois seront appelés à se prononcer sur la souveraine­té avant la fin de la décennie.

Cette prédiction, avec seulement 35 % d’appuis à l’indépendan­ce, lui a valu des critiques de la part de ses adversaire­s.

« C’est soit de l’arrogance, soit de l’euphorie mal contrôlée », a dit un membre du cabinet de François Legault, Stéphane Gobeil.

Le chef libéral par intérim, Marc Tanguay, a pour sa part déclaré que « Paul St-Pierre Plamondon est de loin le chef du Parti Québécois le plus radical ».

Mais le péquiste persiste : le Canada devient un État unitaire où le poids du Québec diminue. « Si on n’a même pas le cinquième des voix d’un gouverneme­nt qui décide à notre place, on est cuit », dit-il.

« C’EST UN RÉGIME QUI NE SAIT QU’ÉCRASER CEUX QUI REFUSENT DE S’ASSIMILER. » – Paul St-Pierre Plamondon

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PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE Le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, livrant son discours, hier, pour conclure le Conseil national de son parti.

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