Le Journal de Montreal

Les Francais craquent pour les auteurs d’ici

- CÉDRIC BÉLANGER

PARIS | Les auteurs et éditeurs québécois sont aux anges : la mise en valeur de la littératur­e du Québec au prestigieu­x Festival du livre de Paris, en fin de semaine, a dépassé les attentes de tout le monde.

« C’est mon troisième festival du livre à Paris et c’est mon meilleur. Samedi, on a signé pendant une heure. Je n’avais pas vécu ça avant », se réjouit Michel Jean, l’un des 42 écrivains québécois à avoir été invités à l’événement où le Québec était à l’honneur pour la première fois en 25 ans.

Les entrevues devant public mettant en vedette Chrystine Brouillet, Patrick Senécal, Martine Delvaux, Kim Thúy et Éric Chacour ont toutes attiré un large public.

On se marchait souvent sur les pieds dans le charmant pavillon du Québec avec vue sur le Champ-de-Mars et la tour Eiffel, qui avait été aménagé au Grand Palais Éphémère.

Même le président français, Emmanuel Macron, lors de sa traditionn­elle visite au Festival du livre, a passé une vingtaine de minutes avec les Québécois, vendredi.

« Pour se faire connaître, des événements comme le Festival du livre, c’est formidable », estime Chrystine Brouillet.

ACCUEIL EXTRAORDIN­AIRE

« On savait que c’est un événement qui avait énormément de potentiel de rayonnemen­t pour le livre québécois et ses auteurs, mais l’accueil a été vraiment extraordin­aire », affirme Karine Vachon, la directrice générale de l’Associatio­n nationale des éditeurs de livres, qui organisait la présence québécoise à Paris.

Les chiffres n’étaient pas compilés, hier, mais on assure que les ventes de livres québécois ont augmenté considérab­lement au festival.

La presse française a aussi répondu présente, en ouvrant ses pages et ses écrans à nos auteurs toute la fin de semaine.

CHEZ LES LIBRAIRES

La prochaine étape consistera à consolider la présence du livre québécois en France, notamment dans le réseau des librairies.

« Ce n’est pas étonnant aujourd’hui de rentrer dans une librairie et de voir des auteurs québécois sur les tables de présentati­on ou dans les vitrines, mais ça peut encore se développer davantage », signale Mme Vachon.

Marike Paradis, directrice éditoriale du

Groupe Librex, confirme que tomber dans l’oeil des libraires en France vaut son pesant d’or pour un auteur ou une autrice, en donnant l’exemple de Roxanne Bouchard.

« Les lecteurs sont tombés en amour avec elle, mais avant tout, ce sont les libraires. C’est un coup de coeur de tous les libraires et elle vient même de faire une tournée des librairies indépendan­tes. »

UNE VALIDATION

Autrice du roman Les marins ne savent pas nager, Dominique Scali va même jusqu’à dire que l’intérêt que lui portent le public et les libraires français a, d’une certaine façon, validé sa décision de se consacrer entièremen­t à l’écriture de son livre.

« J’ai tellement passé d’années à l’écrire.

Tout mon entourage me demandait si j’étais certaine de ce que je faisais parce que toutes mes fins de semaine et mes vacances y passaient. C’est un projet fou parce que je n’avais jamais navigué. D’avoir ce retour me dit que j’avais raison d’être obsédée par ce sujet. »

Dominique Scali, journalist­e au Journal, fait partie de cette nouvelle génération d’auteurs de chez nous dont les écrits changent le regard que pose la France sur notre littératur­e, estime le directeur général du Festival du livre, Jean-Baptiste Passé.

« Peu importe d’où l’on vient, l’important c’est la part d’humanité dans le texte de chacun et on a découvert que la part d’humanité québécoise était singulière, innovante et très affranchie », soumet-il.

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