Le Journal de Montreal

Victoria Charlton en territoire conquis

- CÉDRIC BÉLANGER

PARIS | La discussion devant public à laquelle Victoria Charlton venait de participer avec deux auteurs français était à peine terminée, vendredi, que déjà des dizaines d’adeptes de la reine du true crime faisaient la file patiemment pour la rencontrer au pavillon du Québec, face à la tour Eiffel, à Paris.

Le même manège s’est répété plus tard dans la journée et samedi. Chaque séance de dédicaces de l’autrice et youtubeuse québécoise, renommée pour ses histoires de crime-réalité et enquêtes sur des disparitio­ns, a fait courir les foules en fin de semaine.

Au Festival du livre de Paris, Victoria Charlton est en territoire conquis.

« Je la suis depuis ses débuts. Elle a une façon différente d’aborder le true crime avec de l’empathie, mais sans trop entrer dans l’émotion », a confié au Journal une admiratric­e française, Clémence Dury, après sa rencontre avec Victoria Charlton.

Comme plusieurs autres adeptes de la Québécoise, son amie Harmony Moreau est arrivée avec des cadeaux pour le futur bébé à naître de son idole. « C’est cool de donner cette reconnaiss­ance aux gens parce qu’ils nous font du bien sans forcément s’en rendre compte », dit-elle.

UN PHÉNOMÈNE

La France est un marché important pour Victoria Charlton. « 60 % de mes lecteurs/auditeurs sont ici en France », révèle celle dont la chaîne YouTube cumule 722 000 abonnés.

En janvier 2020, une séance de dédicaces de son ouvrage Gardez l’oeil ouvert avait attiré plus de 1000 personnes à la FNAC, sur les Champs-Élysées. On disait alors que personne n’avait attiré plus de monde dans ce magasin depuis une visite de Johnny Hallyday, le Dieu du rock des Français.

« Ce matin, en arrivant au pavillon du Québec, il y avait déjà des admirateur­s qui la cherchaien­t. […] Je suis toujours touchée de voir des gens qui patientent pendant des heures pour avoir une signature. C’est le phénomène Victoria », se réjouit la patronne du Groupe livres de Québecor, Judith Landry.

AU BON MOMENT

Victoria Charlton croit que sa notoriété en France s’explique en partie parce qu’elle est apparue dans le décor au moment où le true crime n’était pas encore implanté dans la francophon­ie.

« Je pense que je suis arrivée avant que ce soit à la mode [en 2016]. J’étais une des seules qui faisaient ça sur YouTube au début. J’étais au bon endroit au bon moment. »

Fait à signaler, la très large majorité des lecteurs et auditeurs de Victoria Charlton sont des lectrices et auditrices. « C’est 90 % des femmes. Le true crime les attire beaucoup, je ne sais pas pourquoi », s’amuse la reine du genre.

Au Québec, sa popularité devrait continuer de grandir cet automne puisqu’elle coanimera avec Félix Séguin le talk-show Le parloir, sur la chaîne Témoin.

« J’aimerais ça être plus installée dans les médias traditionn­els, être reconnue, légitime », dit-elle.

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Des admiratric­es françaises de Victoria Charlton ont voulu se faire photograph­ier avec l’auteure.

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