Le Journal de Montreal

Un moment qui ne s’achète pas à l’UFC 300

- ANTHONY MARTINEAU

L’amateur de sport et ancien boxeur que je suis se souviendra pour toujours des derniers jours passés à Las Vegas dans le cadre de l’UFC 300.

Dès mon arrivée sur place, mercredi, j’ai senti que la soirée de samedi s’annonçait spéciale.

Des gens de partout à travers le monde avaient fait le chemin vers la capitale du jeu spécifique­ment pour l’UFC 300. Ils arboraient non seulement les couleurs de leur pays, mais aussi des items à l’effigie de l’UFC. Et nous étions encore à plus de 72 heures du plat de résistance…

J’ai discuté avec des Slovaques, des Anglais, des Italiens, des Brésiliens, des Chinois. Tous avaient une prédiction pour l’un ou l’autre des combats.

Trois ceintures en jeu dans le cadre de la carte principale. Six champions ou ex-champions se faisant face à l’occasion des trois derniers combats de la soirée. Tout ça sans compter la qualité des pugilistes performant lors des combats préliminai­res.

UN K.-O. D’ANTHOLOGIE

Parmi les 26 combattant­s prenant part au gala, 20 figuraient parmi le top 15 de leur division. 12 détenaient des ceintures ou en avaient déjà détenu une. Du jamais-vu.

Le président de l’UFC Dana White avait souvent, ces dernières semaines, qualifié l’UFC 300 de « plus grande carte de l’histoire ». Il promettait un spectacle « divertissa­nt au possible ».

Des propos pas trop surprenant­s dans le contexte où le bon Dana doit vendre son produit.

Mais l’affaire, c’est que tout ce que le grand Manitou de l’UFC s’était risqué à dire s’est matérialis­é. Et pas à peu près.

Après des combats préliminai­res aussi spectacula­ires que sanglants, le K.-O. de Max Holloway sur Justin Gaethje est survenu. Et ce seul moment, aussi court fût-il, aurait suffi à faire de la soirée une soirée d’anthologie. Vous voyez le genre ?

Déjà largement en avance sur les cartes des juges dans ce combat pour la ceinture du « plus mauvais garçon », l’Américain a risqué sa victoire en invitant Gaethje à « valser » au centre de l’octogone pour les dix dernières secondes.

Alors que les coups pleuvaient, une violente droite d’Holloway a fini par « fermer les lumières » de Gaethje… à la toute dernière seconde (littéralem­ent !) de la fin de leur duel. Une fin que l’on reverra pendant des années.

UNE ENTREVUE INOUBLIABL­E

Sur le plan personnel, j’aurai pour toujours en tête le fait que Max Holloway et l’organisati­on de l’UFC aient décidé de m’accorder la première entrevue du champion, à peine quelques minutes après son sacre.

Alors que des médias de partout à travers le monde étaient sur place et attendaien­t leur tour, c’est à TVA Sports qu’est revenu l’honneur de récolter les premiers commentair­es de la coqueluche de la soirée. Et pas n’importe comment.

« Suis-moi », m’a indiqué l’un des représenta­nts de l’UFC dès le moment où Holloway venait de regagner son vestiaire.

Il faut comprendre que l’organisati­on est excessivem­ent stricte en ce qui a trait aux déplacemen­ts dans les corridors lors de ses événements.

Les journalist­es doivent (et je vous le jure) être escortés pour aller à la salle de bain.

Vous comprenez pourquoi cette invitation vers le vestiaire du champion m’a renversé…

En sortant de la pièce, ceinture sur l’épaule, Holloway, avec qui j’avais discuté la veille, m’a accueilli en souriant, puis l’entretien s’est mis en branle.

Ce genre de moment ne s’achète pas.

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PHOTO AFP Max Holloway célèbre sa victoire contre Justin Gaethje à l’UFC 300, samedi à Las Vegas.

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