DES « VIEUX » ROUTIERS ENCORE DANS LE COUP
Olazabal, Singh et Mickelson ont participé aux rondes finales
AUGUSTA | Les Dustin Johnson, Jordan Spieth, Viktor Hovland, Justin Thomas et cie n’ont pas réussi à se faufiler dans les rondes du week-end. Trois « vieux » routiers du golf professionnel et rusés renards l’ont fait contre toute attente. Dans l’ombre de Phil Mickelson, qui est âgé de la jeune cinquantaine, les Vijay Singh et José Maria Olazabal ont accompli tout un exploit.
Vijay, 61 ans, a grimpé l’allée abrupte de la normale 5 du 8e en traînant de la patte et en utilisant son bois de départ comme un bâton de randonnée. Plus pimpant, José, 58 ans, a marché les 7555 exigeantes verges de l’Augusta National droit comme un chêne durant toute la semaine.
Une réussite, dit-on ?
En effet, car les statistiques de José n’arrivent même pas à la cheville des puissants golfeurs ayant la moitié de son âge. L’Espagnol qui a remporté les éditions 1994 et 1999 du Tournoi des Maîtres a enregistré en moyenne des coups de départ de 255 verges, soit 40 de moins que la moyenne du plateau.
Sa plus longue frappe, 266 verges, est 88 verges plus courte que le missile de 358 verges de Min Woo Lee.
Pour se faufiler dans les rondes finales, Olazabal y est arrivé avec sa précision et son jeu court. La preuve, c’est qu’il n’a raté aucune des 14 allées dans une deuxième ronde venteuse qui a causé des troubles à la majorité du plateau. Et qu’en n’atteignant qu’environ 50 % des verts en coups réguliers, il a dû sauver les normales avec des approches à point.
« UN EXPLOIT FANTASTIQUE »
Depuis 2015, le champion n’a résisté qu’une seule fois. En 2021.
En fait, depuis cette édition couronnant Jordan Spieth, jamais plus de trois golfeurs de 50 ans et plus n’ont résisté au couperet. En 2016, 2017 et 2024, trois séniors ont disputé les rondes finales.
« C’est une prouesse quand on aperçoit cette année ceux qui sont tombés sous le couperet. J’essaie de ne pas regarder le tableau. Pour moi, jouer ce week-end est tout simplement un exploit fantastique », a exprimé Olazabal.
Tant qu’il sera en mesure de bien jouer, d’afficher des pointages décents et de ne pas causer de problèmes à ses compagnons de jeu, Olazabal participera au Masters. Le respect des champions de cette riche histoire, c’est ce qui apporte du prestige à ce tournoi.
Il est loin de déranger, car avec des scores de 77, 73, 75, 72 il a terminé au 45e rang. Devant de jeunes loups et même, un tigre !
Singh, vainqueur de l’édition 2000, a connu des ennuis avec une troisième ronde de 82 (+10). N’empêche, il y a participé et a fini au 58e rang. Plus puissant que son vénérable ami, il a impressionné son compagnon de jeu, hier, Adam Hadwin.
« Il est 30 ans plus vieux que moi et il est quasi aussi puissant. On remarque qu’il est compétitif. Il ne l’est pas au sommet du tableau, mais il se démarque. C’est incroyable », a dit le Canadien.
LES CLÉS
Plus tôt dans la semaine, Tiger Woods avait souligné que la compréhension et l’expérience sont des clés du succès à Augusta. Selon lui, cela explique la présence fréquente des champions comme Fred Couples (1992), José Maria (1994 et 1999), Bernhard Langer (1985 et 1993) et Larry Mize (1987) aux rondes finales depuis 10 ans.
« On voit même des joueurs en fin de quarantaine se battre pour la victoire en ronde finale », s’est rappelé le quintuple champion.
À 63 ans et 80 jours à l’édition de 2020, Langer était devenu le plus vieux à terminer le tournoi, et il avait pris le 29e rang.
Depuis les 10 dernières éditions, Phil Mickelson est celui qui a livré la meilleure performance chez les 50 ans et plus. L’an passé, à 52 ans, il avait terminé au second rang. Sinon, Steve Stricker avait pris le 16e échelon en 2017, à 50 ans, et Couples le 18e, avec ses 57 ans.
Le Masters est une tradition comme nulle autre. Les champions de son histoire en font partie, en rondes initiales comme en rondes finales.