Le Journal de Montreal

« Phénoménal » de jouer avec Tiger

Le golfeur amateur Neal Shipley n’en revenait pas de la chance qu’il avait de disputer la ronde finale avec Woods

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AUGUSTA | Chaque déception peut être assortie d’une leçon ou bien d’une excellente occasion. Dans le cas de Neal Shipley, une ronde de 80 (+8), samedi, lui a valu la surprise de sa vie et une véritable « récompense ». Par un splendide dimanche matin du Tournoi des Maîtres, il a pris le départ avec une icône de son sport, Tiger Woods.

« Ce n’est jamais agréable de jouer 80 et de terminer avec un double boguey. Je n’étais pas très satisfait, samedi. Je me suis ensuite dirigé vers le terrain de pratique. Mon cadet est venu me voir en me disant : “Hey, devine avec qui on joue demain.” »

« C’est à ce moment que j’ai su que je jouais avec Tiger. Je n’en revenais pas. J’étais si excité que j’en ai oublié le résultat de ma troisième ronde », a raconté le sympathiqu­e et solide gaillard de 23 ans.

EN CHAIR ET EN OS

L’excitation ne l’a pas empêché de fermer l’oeil durant la nuit. Après tout, il était loin de la tête au classement. Aucune nervosité ne l’habitait. Du moins, jusqu’à ce qu’il se pointe au terrain de pratique en matinée.

« Il était là, devant moi. C’était réel et tellement incroyable », a-t-il relaté.

Shipley a effectué son échauffeme­nt pendant que Woods faisait pareil à l’entrée de l’aire d’entraîneme­nt. À sa sortie pour se diriger vers le premier trou, l’amateur s’est arrêté, a retiré sa casquette et serré la pince du quintuple champion du Masters. Il a ensuite donné la main à son fils Charlie, qu’il connaît depuis les circuits mineurs, à ses côtés.

ET AVEC TIGER ?

Diplômé de l’Université d’Ohio, Shipley possède une impression­nante feuille de route. Finaliste de l’Omnium amateur des États-Unis l’été dernier, c’est cet exploit qui lui a permis de participer au Tournoi des Maîtres.

« Quelle semaine incroyable ! Jouer avec Tiger un dimanche matin du Masters après une semaine du genre. Je crois que je vais devoir gagner l’un de ces vestons verts pour surpasser cette expérience. C’est une semaine de rêve. J’espère que je serai en mesure de revenir ici rapidement. »

Meilleur amateur du plateau, car il est le seul à avoir résisté au couperet, le solide bonhomme de Pittsburgh en Pennsylvan­ie a pris son pied durant toute la matinée. Talonné par une monstrueus­e foule aux quatre coins du National, il a même réussi à devancer son iconique compagnon de jeu grâce à un pointage final de 73 (+1).

DES ÉTOILES DANS LES YEUX

Sur le parcours, il a même pu jaser avec lui.

« On a parlé du golf, de Charlie et de sujets bien normaux. C’est un gars normal et très relaxe. Il a été d’une grande gentilless­e. Je ne pourrais apprécier davantage. Je me suis senti accueilli et je n’avais pas été aussi relax de la semaine, a-t-il relaté avec les étoiles dans les yeux en conférence de presse. J’ai adoré ma ronde avec lui, tous ces spectateur­s et les rugissemen­ts de la foule. C’était phénoménal. »

Cependant, Woods n’a pas livré sa meilleure performanc­e avec un score final de 77 (+5). Les « patrons » n’ont pas souvent obtenu la chance de l’applaudir à tout rompre jusqu’au roulé final.

Moment cocasse durant sa promenade matinale avec le Tigre, les deux golfeurs ont discuté de parcours. Comme le jeune homme est natif de Pittsburgh, il lui a parlé d’Oakmont, situé en banlieue de sa ville.

En 2007, il y avait pris le second rang lors de l’Omnium des États-Unis remporté par Angel Cabrera.

Son jeune compagnon de jeu était alors âgé d’à peine trois ans.

« Il me parlait des arbres et du vieux parcours. Et j’ai répondu que je n’étais même pas assez vieux pour me souvenir de ce moment », a-t-il raconté en rigolant.

Mais aussi, le gros chat lui a expliqué tout le processus d’échauffeme­nt qu’il doit traverser avant de se présenter sur le tertre. Woods s’est réveillé à 3 h 45 au beau milieu de la nuit pour se préparer au temps de départ de 9 h 35.

« Moi, je me suis levé trois heures après lui. Ça nous fait apprécier davantage sa présence. »

Il a savouré chaque minute de cette ronde inoubliabl­e.

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PHOTO AFP Neal Shipley a apprécié chaque moment de la ronde qu’il a jouée avec Tiger Woods à l’Augusta National, hier.

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