Le Journal de Montreal

L’Amen Corner sans pitié pour les poursuivan­ts

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

AUGUSTA | Au 9e fanion par un magnifique dimanche après-midi de ronde finale du Masters sous le chaud soleil de la Géorgie, trois golfeurs se trouvaient à égalité à -7. Comme le veut le dicton, le Tournoi des Maîtres ne fait qu’ensuite commencer sur le retour. Ludvig Aberg, Max Homa et Collin Morikawa l’ont appris à leurs dépens.

Et pas n’importe où. Au splendide Amen Corner, aussi réputé pour anéantir les espoirs du 11e au 13e fanion.

Sans pitié avec ses subtilités et vents tourbillon­nants, il fait dérailler les rondes de ceux qui baissent leur garde. C’était au tour des trois chasseurs qui suivaient de très près les traces du meneur Scottie Scheffler.

AUTRES GAFFES

Aberg, 24 ans, aussi vert que le parfait tapis gazonné émeraude du Augusta National où il y a disputé son premier tournoi du Grand Chelem cette semaine, a commis un dispendieu­x double boguey sur la très longue et difficile normale 4 du 11e, comme Morikawa. Au même moment derrière, Scottie Scheffler s’offrait un oiselet et une avance de quatre coups.

Compagnon de jeu du jeune Suédois, Max Homa encaissait également un infâme double boguey sur l’iconique normale 3 du 12e. Il n’en fallait pas plus pour le sortir de la course.

« J’aurais souhaité que cette balle ne se loge pas au pied de l’arbuste. C’était un bon coup », a raconté celui qui a terminé à égalité au troisième rang avec Morikawa et Tommy Fleetwood à -4, soit sept coups derrière le champion. Il s’agit toutefois de sa meilleure performanc­e dans un championna­t majeur.

« Je n’avais jamais vraiment bien performé dans ces grands tournois et cette fois, j’ai réussi à le faire durant quatre jours, a souligné Homa qui a aligné des rondes de 67, 71, 73, 73. Je n’ai pas enregistré de score de 65 et je suis quand même parvenu à me faufiler au sommet du tableau. J’ai réussi à dormir et me tenir droit malgré cette pression sur le dos parmi les meneurs. Je crois que ça pourrait changer quelque chose pour le futur. »

UNE STAR

On savait Aberg hyper talentueux. Débarqué chez les pros il y a tout juste un an, il a signé sa première victoire à son avant-dernier tournoi de la saison dernière. Il a aussi impression­né lors de la Coupe Ryder à Rome en septembre.

Goûtant à une première aventure en Grand Chelem, à Augusta de surcroît où l’expérience et la maturité valent leur pesant d’or, il a livré la marchandis­e et prouvé qu’il est une véritable étoile de son sport.

« On a fait beaucoup de bonnes choses cette semaine, spécialeme­nt en ronde finale. Car j’étais très nerveux. Je tremblais sur le premier tertre, a raconté le grand Suédois. J’ai vraiment apprécié cette première expérience. C’est un privilège de jouer sur ce parcours et c’en est un autre de terminer à cette position. »

Aberg s’est évidemment dit déçu de cette balle frappée à l’eau près du vert du 11e. Il a néanmoins souligné la réponse à cette coûteuse bévue. Il a répondu avec deux oiselets de suite aux 13e et 14e afin de reprendre la chasse du meneur. C’était trop tard.

Nul doute, avec talent, il saura se reprendre dans les prochaines années.

Cap maintenant vers le prochain championna­t majeur, celui de la PGA d’Amérique à Valhalla du 16 au 19 mai. L’an prochain, le Tournoi des Maîtres aura lieu du 10 au 13 avril.

 ?? PHOTO AFP ?? Ludvid Aberg sur son coup de départ au 11e trou, où il a commis un double boguey sur la très longue et difficile normale 4 du Augusta National.
PHOTO AFP Ludvid Aberg sur son coup de départ au 11e trou, où il a commis un double boguey sur la très longue et difficile normale 4 du Augusta National.

Newspapers in French

Newspapers from Canada