Les riches vont passer au cash

Trudeau doit convaincre que les dépenses ne sont pas hors de contrôle

Des talons hauts à 230 $ pour présenter son budget ? On se demande quel message la ministre des Finances désirait faire passer.

Le Canada a les moyens de ses ambitions ?

Les cyniques y verront le symbole de la déconnexion des libéraux.

Toujours est-il que ces ambitions, il faut les payer. Et à ce chapitre, Chrystia Freeland est fauchée.

Le signal est clair. Les riches vont passer au cash.

RISQUE DE DÉCOTE ?

Le Canada n’est pas au bord d’une décote. Mais il est particulièrement vulnérable, notait récemment la Banque Royale.

Il est donc impératif que le budget Freeland donne l’impression d’une responsabilité fiscale.

Quoi de mieux que d’aller piger dans les poches des riches et les « surprofits » des grandes entreprises ? Personne ne va pleurer sur leur sort.

Reste à savoir jusqu’où ira le budget.

Hausse d’impôts ou taxe sur les actifs ? On peut déjà parier que les revenus supplémentaires se révéleront moins élevés que prévu. C’est sans compter le risque réel de fuite des capitaux, comme on l’avait vu en France en 2012.

L’appel du NPD pour taxer les « surprofits » des grandes entreprises est séduisant dans un tel contexte. Peu importe si celles-ci refilent la facture aux consommateurs.

Or, aussi populistes soient-elles, ces mesures ne suffiront pas à équilibrer les finances d’un gouvernement qui dépense plus qu’il n’engrange.

Il lui restera la solution de prolonger ses milliards en logement, assurance dentaire et autres « investissements » dans le temps.

Il donnerait ainsi l’impression qu’il agit pour les Canadiens tout en éliminant toute marge de manoeuvre future pour son adversaire conservateur.

Il est bien là le problème. Pelleter les dépenses et les casse-têtes qui viennent avec après les élections ne réglera en rien les problèmes actuels de l’économie.

Il est là le défi des libéraux ; convaincre que cet exercice budgétaire sera plus qu’un mirage politique.