Le Journal de Montreal

Des bernaches à la défense de leur nid au palais de Laval

Le mâle rôde devant l’entrée principale pour protéger sa compagne et ses oeufs

- JONATHAN TREMBLAY

Un couple de bernaches a choisi un bien drôle d’endroit pour établir son nid, il y a quelques jours, en s’installant aux abords du palais de justice de Laval, ce qui crée son lot de confusions auprès des employés, avocats, intervenan­ts, policiers, accusés et victimes qui doivent y circuler au quotidien.

« On ne peut rien faire. Tout le monde se relance la balle », a lancé en riant un constable, tout en regardant le couple de bernaches à l’extérieur.

Depuis le début de la semaine, tous ceux qui ont affaire au palais de justice de Laval sont sur le qui-vive, à leur arrivée devant les grandes portes vitrées de l’entrée principale.

En effet, la direction de l’établissem­ent est présenteme­nt aux prises avec une bernache mâle qui fait les cent pas devant la bâtisse, afin de protéger une femelle qui s’est installée à proximité pour couver ses deux oeufs, dans une jardinière en béton.

Sur place, Le Journal a même été témoin de situations cocasses, dont celle d’une avocate qui a sursauté en voyant le volatile s’avancer vers elle en criant et en battant des ailes, en guise d’avertissem­ent.

PAS DE DANGER

Bien qu’impression­nante, cette espèce ne serait pas dangereuse et n’attaquerai­t pas les humains, rassure Eric Dussault, directeur général de Sauvetage animal.

De plus, il est interdit par la loi d’intervenir pour les faire bouger de l’endroit où elles se sont posées pour pondre.

« Personne ne peut déplacer un nid ou des oeufs, sous aucune considérat­ion, à moins que ce soit autorisé par un agent de la faune fédérale, explique M. Dussault. Il n’y a pas de bonne façon de les déplacer. La femelle abandonner­ait ses oeufs. »

« Ce serait automatiqu­ement la mort des petits oisillons, poursuit-il. C’est bien délicat. En attendant l’éclosion des oeufs, il n’y a rien à faire. »

PÉRIMÈTRE DE SÉCURITÉ

« Les instances fédérales concernées ont été contactées afin d’agir dans les meilleurs délais », a affirmé au Journal Anne-Marie Gagnon, relationni­ste à la Société québécoise des infrastruc­tures, qui assure la sécurité des usagers du palais.

En attendant, les constables spéciaux ont donc temporaire­ment érigé un périmètre de sécurité digne d’une scène de crime avec des cônes orange et des banderoles rouges.

« On sollicite la collaborat­ion pour respecter la zone circonscri­te, en attendant une interventi­on plus appropriée », a demandé Mme Gagnon.

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