Le Journal de Montreal

Un éducateur acquitté d’agression sexuelle

La présumée victime s’est souvent contredite

- ERIKA AUBIN

Même s’il est probable que les abus se soient produits, un éducateur spécialisé a été acquitté d’avoir agressé sexuelleme­nt un adolescent qu’il avait rencontré dans le cadre de son travail dans une maison pour les jeunes, à Laval.

« Pour le tribunal, il est probable que l’infraction ait eu lieu. En raison toutefois de la faible fiabilité du témoignage [du plaignant], le poursuivan­t ne se décharge pas de son lourd fardeau de démontrer hors de tout doute raisonnabl­e les infraction­s reprochées », a tranché le juge Serge Cimon hier matin.

David Gingras est ainsi reparti libre du palais de justice de Laval. Le technicien en éducation spécialisé­e a été acquitté des quatre chefs qui pesaient contre lui. Il était accusé notamment d’avoir agressé sexuelleme­nt un adolescent. Son arrestatio­n en 2020 avait été médiatisée par la police de Laval pour retrouver d’autres potentiell­es victimes.

Vers l’âge de 12 ans, le jeune a fait la connaissan­ce de David Gingras, qui travaillai­t comme animateur dans une maison des jeunes de Laval.

Peu de temps après sa mise à pied de l’organisme communauta­ire, la mère du plaignant a contacté l’homme de 34 ans pour qu’il continue à faire des activités avec son fils dans le but de l’aider.

Quelques années plus tard, l’adolescent a fait un premier dévoilemen­t à une intervenan­te puis à la police. Lors d’une entrevue filmée, il a indiqué que David Gingras l’avait embrassé une première fois vers l’âge de 14 ans, qu’il lui prenait les fesses et que les deux avaient eu diverses relations sexuelles pendant plusieurs années.

IL NIE TOUT

De son côté, David Gingras a nié complèteme­nt ces faits lors de son procès. Le juge Cimon n’a pas cru entièremen­t son témoignage. Toutefois, celui-ci « ne contenait pas de contradict­ions majeures ou d’invraisemb­lances qui permettrai­ent d’écarter sa dénégation des infraction­s. »

D’autant plus que lors de la perquisiti­on, divers objets sexuels utilisés lors des agressions alléguées, selon la version du plaignant, n’ont pas été retrouvés. Aucun texto ou appel entre le cellulaire de l’adolescent et de l’accusé n’ont été produits.

Selon le magistrat, le plaignant lui apparaissa­it crédible, mais son témoignage comportait de nombreux manquement­s. À plusieurs reprises, il s’est contredit.

Dans un autre dossier, Gingras avait été acquitté en mai dernier de possession de pornograph­ie juvénile.

 ?? PHOTO BEN PELOSSE ?? David Gingras au palais de justice de Laval hier pour entendre la décision du juge.
PHOTO BEN PELOSSE David Gingras au palais de justice de Laval hier pour entendre la décision du juge.

Newspapers in French

Newspapers from Canada