Un éducateur acquitté d’agression sexuelle
La présumée victime s’est souvent contredite
Même s’il est probable que les abus se soient produits, un éducateur spécialisé a été acquitté d’avoir agressé sexuellement un adolescent qu’il avait rencontré dans le cadre de son travail dans une maison pour les jeunes, à Laval.
« Pour le tribunal, il est probable que l’infraction ait eu lieu. En raison toutefois de la faible fiabilité du témoignage [du plaignant], le poursuivant ne se décharge pas de son lourd fardeau de démontrer hors de tout doute raisonnable les infractions reprochées », a tranché le juge Serge Cimon hier matin.
David Gingras est ainsi reparti libre du palais de justice de Laval. Le technicien en éducation spécialisée a été acquitté des quatre chefs qui pesaient contre lui. Il était accusé notamment d’avoir agressé sexuellement un adolescent. Son arrestation en 2020 avait été médiatisée par la police de Laval pour retrouver d’autres potentielles victimes.
Vers l’âge de 12 ans, le jeune a fait la connaissance de David Gingras, qui travaillait comme animateur dans une maison des jeunes de Laval.
Peu de temps après sa mise à pied de l’organisme communautaire, la mère du plaignant a contacté l’homme de 34 ans pour qu’il continue à faire des activités avec son fils dans le but de l’aider.
Quelques années plus tard, l’adolescent a fait un premier dévoilement à une intervenante puis à la police. Lors d’une entrevue filmée, il a indiqué que David Gingras l’avait embrassé une première fois vers l’âge de 14 ans, qu’il lui prenait les fesses et que les deux avaient eu diverses relations sexuelles pendant plusieurs années.
IL NIE TOUT
De son côté, David Gingras a nié complètement ces faits lors de son procès. Le juge Cimon n’a pas cru entièrement son témoignage. Toutefois, celui-ci « ne contenait pas de contradictions majeures ou d’invraisemblances qui permettraient d’écarter sa dénégation des infractions. »
D’autant plus que lors de la perquisition, divers objets sexuels utilisés lors des agressions alléguées, selon la version du plaignant, n’ont pas été retrouvés. Aucun texto ou appel entre le cellulaire de l’adolescent et de l’accusé n’ont été produits.
Selon le magistrat, le plaignant lui apparaissait crédible, mais son témoignage comportait de nombreux manquements. À plusieurs reprises, il s’est contredit.
Dans un autre dossier, Gingras avait été acquitté en mai dernier de possession de pornographie juvénile.