PSPP dépeint un Canada assimilateur
Le chef du PQ continue de critiquer Justin Trudeau
Accusé d’être un « radical », Paul St-Pierre Plamondon persiste et signe : le gouvernement fédéral a toujours voulu assimiler le Québec et les francophones.
« L’histoire du Canada est une histoire d’assimilation, a affirmé hier le chef péquiste. [Il ne faut pas oublier ce que] les francophones ont vécu dans les déportations, les exécutions, l’interdiction d’avoir de l’éducation en français. Ce régime-là a été constant durant toute son histoire ».
Et Justin Trudeau n’y fait pas exception, selon le leader souverainiste.
« Sur le plan des compétences du Québec, jamais dans l’histoire du Canada un premier ministre n’a dit : “Je vais intervenir dans chacun de vos champs de compétence” », a-t-il insisté.
Au terme du Conseil national du Parti Québécois qui se tenait la fin de semaine dernière à Drummondville, PSPP a livré un discours à saveur souverainiste axé sur les risques que le Québec demeure dans le Canada. Il a affirmé avoir la certitude de pouvoir tenir le référendum de la « dernière chance » et plaidé pour un gel des immigrants temporaires.
Il en a remis à son retour à l’Assemblée nationale. Dans toutes provinces canadiennes, les francophones ont été assimilés et c’est ultimement ce qui attend le Québec, a insisté le chef du Parti Québécois. « C’est intentionnel et Justin Trudeau continue l’oeuvre de son père, Pierre Elliott Trudeau, c’est limpide ».
LES OPPOSITIONS RÉPLIQUENT
Un plaidoyer qui a fait bondir le chef intérimaire libéral. PSPP mise sur la peur et la division, comme l’a fait Jacques Parizeau avec le « vote ethnique », a pesté Marc Tanguay. « Il pousse le bouchon beaucoup trop loin, il est radical », a-t-il soutenu.
Au Parti libéral du Québec, on met PSPP et François Legault dans le même bateau des « exagérations » sur le plan identitaire. « Ça crée un climat où l’immigration [et] les travailleurs étrangers temporaires sont perçus comme étant une menace ! », a dénoncé Marc Tanguay.
Même Gabriel Nadeau-Dubois, pourtant souverainiste, a vertement critiqué le discours « conservateur » et « catastrophiste » du péquiste.
« C’est un discours empreint de ressentiment, a déploré le chef parlementaire de Québec solidaire. Je pense même qu’un discours comme celui-là, ça peut éloigner bien des jeunes du projet indépendantiste. »
Aux yeux des caquistes, si les gestes posés par le fédéral en immigration ont un impact certain sur la culture québécoise, il ne faut pas y voir un « complot ».
« Si on accueille plus de gens que ce qu’on a comme capacité d’intégration, c’est sûr qu’il va y avoir un problème, a convenu le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe. Mais je ne pense pas que ce soit un geste délibéré, planifié du gouvernement fédéral pour nous faire disparaître. »