Les souliers d’une ministre font jaser
Les Louboutin à 1200 $ de Duranceau font réagir jusqu’à l’Assemblée nationale
Les luxueux souliers Louboutin qu’a portés la ministre FranceÉlaine Duranceau lors d’une annonce pour du logement social ont été utilisés par les libéraux afin de s’attaquer à son bilan en matière d’habitation abordable.
La semaine dernière, la ministre de l’Habitation France-Élaine Duranceau a procédé à une annonce en matière de logements sociaux et abordables, chaussée de luxueux souliers Christian Louboutin. Les escarpins portés par la ministre se détaillent 1200 $ sur le site internet Louboutin.
En compagnie de la mairesse de Montréal Valérie Plante, qui portait des chaussures de marque Converse, la ministre a annoncé la construction de 763 nouveaux logements sociaux et abordables à Montréal dans le cadre du Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ).
Le ministre canadien de l’Environnement, Steven Guilbeault portait quant à lui de vieilles espadrilles.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes ont accusé la ministre d’être déconnectée de la réalité des Québécois, alors que le Québec vit une crise du logement.
LE COÛT D’UN LOYER
Les libéraux se sont servis de cette controverse sur les souliers de la ministre pour attaquer son bilan en matière de logements.
« La crise du logement s’aggrave partout au Québec, et c’est maintenant le principal problème économique et social de la province. […] Les loyers ne cessent d’augmenter. Un loyer considéré comme abordable aujourd’hui, bien, c’est l’équivalent d’une paire de souliers Louboutin. Il faut deux paires de souliers pour arriver au prix des loyers, des nouveaux logements », a affirmé la députée des Mille-Îles Virginie Dufour, lors de la période de questions à l’Assemblée nationale.
Cette formulation qui a provoqué des échanges cacophoniques au Salon bleu a fortement déplu aux députés de la CAQ.
« Je pensais qu’on avait du respect entre les collègues parlementaires », a déclaré le leader du gouvernement, Simon Jolin-Barrette.
À micro fermé, M. Jolin-Barrette a affirmé que jamais les libéraux n’auraient pointé les vêtements d’un homme pour le critiquer.
Malgré tout, Mme Dufour a continué ses attaques, en multipliant les jeux de mots liés aux luxueux escarpins. Par exemple, elle a demandé à Mme Duranceau de se mettre à la place des citoyens qui vivent la crise du logement en parlant de chaussure.
« Est-ce que la ministre est capable de se mettre dans ses souliers… dans leurs souliers, à ses concitoyens ? » a-telle affirmé.
« LES VRAIS ENJEUX »
Selon la ministre Duranceau, les gens ne sont pas intéressés par ce genre d’attaques. Ce qu’ils veulent savoir, c’est le nombre de logements qui seront construits.
« Depuis 2018, bien, on a plus de 23 000 unités qui sont à différents stades de livraison. Ça […] ce sont les vrais enjeux qui intéressent les Québécois », a-t-elle défendu.