Le Journal de Montreal

Il s’ennuie déjà au tribunal

Donald Trump en veut au juge qui lui a ordonné d’être présent chaque jour de son procès

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AFP | Il n’en fait pas mystère, Donald Trump exprime sa répugnance à se retrouver jugé par un tribunal de New York au lieu de haranguer les foules.

Après de brefs échanges avec ses avocats au deuxième jour de son procès pénal, Trump ne paraît se dérider que face aux objectifs des photograph­es venus le mitrailler avant le début de l’audience.

« Je devrais être en ce moment même en Pennsylvan­ie et en Floride, dans beaucoup d’autres États, en Caroline du Nord, en Géorgie, en train de faire campagne », s’est indigné le candidat républicai­n à son arrivée au tribunal de Manhattan, dénonçant une fois de plus un « procès qui n’aurait jamais dû exister ».

La veille, il avait reproché au juge Juan Merchan, qui a requis sa présence à toutes les audiences, soit quatre jours par semaine, de ne pas l’en avoir exempté.

En cette journée exclusivem­ent dédiée à la constituti­on du jury composé de 12 habitants de New York, réduit au silence, il paraît parfois s’ennuyer face à ce défilé parfois répétitif de citoyens anonymes.

L’ancien président républicai­n est poursuivi pour des paiements destinés à acheter le silence de l’ancienne star de films prono Stormy Daniels à quelques jours du scrutin de 2016 qu’il avait remporté sur le fil face à la candidate démocrate Hillary Clinton.

ÇA AVANCE…

Le tribunal de Manhattan est parvenu hier à choisir six des 12 citoyens chargés de juger Donald Trump à ce procès historique.

Au bout de la deuxième journée d’audience, les six jurés, certains fébriles, d’autres souriants, ont été invités par le juge à remplir une rangée de leur box, avant de prêter serment devant le tribunal.

Tous ont vu leur vie scrutée : d’abord en répondant à un long questionna­ire sur leur profession, leur situation familiale, leurs sources d’informatio­n, leurs centres d’intérêt et leur opinion sur Donald Trump, avant de se soumettre à des questions encore plus détaillées de l’accusation ou de la défense, qui a traqué tout signe de partialité possible à l’encontre du prévenu, jusque dans leurs publicatio­ns sur les réseaux sociaux.

« La question n’est pas de savoir si quelqu’un est d’accord politiquem­ent avec votre client. La question c’est de savoir s’ils peuvent le juger de manière juste et impartiale », a rappelé le juge à la défense.

Le magistrat, que Donald Trump qualifie de « corrompu », a également lancé une sèche mise en garde au prévenu, qui a semblé murmurer quelques mots à l’une des jurées potentiell­es.

« Je ne laisserai pas intimider des jurés dans mon tribunal », a lancé le juge aux avocats de Donald Trump, les sommant de brider leur client.

Pour être complet, le panel doit compter six jurés titulaires de plus, ainsi que six suppléants, mais le juge a l’intention d’avancer et de clore le processus en une semaine.

BIDEN EN CAMPAGNE

Au même moment, son rival, Joe Biden, fait campagne sur le terrain dans sa ville natale de Scranton, dans l’État de Pennsylvan­ie, crucial pour l’élection de novembre.

Plus de trois ans après avoir quitté la Maison-Blanche dans le chaos, Trump encourt en théorie une peine de prison. Cela ne l’empêcherai­t pas d’être candidat au scrutin du 5 novembre, mais projettera­it la campagne dans l’inconnu.

S’il était déclaré non coupable, ce serait un succès majeur pour lui.

Donald Trump est inculpé de falsificat­ions de documents comptables de son entreprise, la Trump Organizati­on, qui auraient eu pour but de cacher, sous couvert de « frais juridiques », le paiement de 130 000 $ à Stormy Daniels par son avocat personnel de l’époque, Michael Cohen.

En échange, cette dernière avait accepté de taire une relation sexuelle avec le milliardai­re en 2006. Donald Trump a toujours nié cette relation et sa défense assure que les paiements relevaient de la sphère privée.

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PHOTO AFP Donald Trump retournait en cour hier entouré de ses nombreux collaborat­eurs.
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PHOTO AFP Des détracteur­s de l’ex-président se faisaient entendre hier à Manhattan.

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