Le Journal de Montreal

La recherche pour aider à la productivi­té

- GABRIEL CÔTÉ ET JULIEN MCEVOY

Le gouverneme­nt fédéral mise sur l’intelligen­ce artificiel­le et le soutien à la recherche pour régler le problème lancinant de productivi­té au pays, mais ces investisse­ments ne seraient qu’un rattrapage nécessaire après des années de vaches maigres.

« On redouble d’efforts pour augmenter la productivi­té », a lancé la ministre des Finances Chrystia Freeland lors de la présentati­on de son budget, hier après-midi, comme pour répondre à la sous-gouverneur­e de la Banque du Canada, qui soulignait au cours des derniers jours qu’il est « urgent » de s’attaquer à cet enjeu.

Au total, Ottawa consacrera 5 milliards $ sur quatre ans pour tenter de régler ce problème, a plaidé Mme Freeland, qui additionne notamment les 2,4 milliards déjà annoncés pour l’intelligen­ce artificiel­le, ainsi que les sommes pour soutenir la recherche universita­ire (825 millions $) et améliorer le programme Recherche scientifiq­ue et développem­ent expériment­al (600 millions $).

Concrèteme­nt, cela se traduira entre autres par une augmentati­on du financemen­t des études supérieure­s : les bourses fédérales de maîtrise passeront de 17 500 $ à 27 000 $, et celles de doctorat de 20 000 $ à 40 000 $.

Le gouverneme­nt Trudeau espère ainsi créer un cercle vertueux. De meilleures bourses doivent attirer de meilleurs chercheurs, et de meilleurs chercheurs doivent « créer de l’innovation », ce qui en définitive permettra d’améliorer la productivi­té, nous a-t-on expliqué.

UN PAS EN AVANT, DEUX EN ARRIÈRE

« Ça fait un bout qu’on attendait ça, a réagi Robert Asselin du Conseil canadien des affaires. Mais c’est un pas en avant et deux pas en arrière, en raison de l’augmentati­on du taux d’inclusion des gains en capital. » (voir texte ci-contre)

« De cette façon, on dit aux investisse­urs qu’on va en prendre plus dans leurs poches, et ça fait que le risque est plus grand pour eux d’investir dans l’économie », poursuit-il.

Lors de la présentati­on de son budget, la ministre Freeland s’est défendue en disant que la décision de son gouverneme­nt « n’aura pas d’impact négatif » sur le climat d’investisse­ment au pays, en rappelant du même souffle que le Canada demeure le pays du G7 où le taux d’imposition marginal est le plus bas.

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PHOTO ADOBE STOCK Le gouverneme­nt fédéral espère que le développem­ent de l’intelligen­ce artificiel­le aidera à l’augmentati­on de la productivi­té du Canada.

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