La recherche pour aider à la productivité
Le gouvernement fédéral mise sur l’intelligence artificielle et le soutien à la recherche pour régler le problème lancinant de productivité au pays, mais ces investissements ne seraient qu’un rattrapage nécessaire après des années de vaches maigres.
« On redouble d’efforts pour augmenter la productivité », a lancé la ministre des Finances Chrystia Freeland lors de la présentation de son budget, hier après-midi, comme pour répondre à la sous-gouverneure de la Banque du Canada, qui soulignait au cours des derniers jours qu’il est « urgent » de s’attaquer à cet enjeu.
Au total, Ottawa consacrera 5 milliards $ sur quatre ans pour tenter de régler ce problème, a plaidé Mme Freeland, qui additionne notamment les 2,4 milliards déjà annoncés pour l’intelligence artificielle, ainsi que les sommes pour soutenir la recherche universitaire (825 millions $) et améliorer le programme Recherche scientifique et développement expérimental (600 millions $).
Concrètement, cela se traduira entre autres par une augmentation du financement des études supérieures : les bourses fédérales de maîtrise passeront de 17 500 $ à 27 000 $, et celles de doctorat de 20 000 $ à 40 000 $.
Le gouvernement Trudeau espère ainsi créer un cercle vertueux. De meilleures bourses doivent attirer de meilleurs chercheurs, et de meilleurs chercheurs doivent « créer de l’innovation », ce qui en définitive permettra d’améliorer la productivité, nous a-t-on expliqué.
UN PAS EN AVANT, DEUX EN ARRIÈRE
« Ça fait un bout qu’on attendait ça, a réagi Robert Asselin du Conseil canadien des affaires. Mais c’est un pas en avant et deux pas en arrière, en raison de l’augmentation du taux d’inclusion des gains en capital. » (voir texte ci-contre)
« De cette façon, on dit aux investisseurs qu’on va en prendre plus dans leurs poches, et ça fait que le risque est plus grand pour eux d’investir dans l’économie », poursuit-il.
Lors de la présentation de son budget, la ministre Freeland s’est défendue en disant que la décision de son gouvernement « n’aura pas d’impact négatif » sur le climat d’investissement au pays, en rappelant du même souffle que le Canada demeure le pays du G7 où le taux d’imposition marginal est le plus bas.